Calais: heurts entre plusieurs centaines de migrants et des policiers

Des forces de l'ordre font face aux migrants, le 20 janvier, dans la jungle de Calais. - Philippe Huguen - AFP
Des heurts ont brièvement éclaté mercredi soir au niveau de la rocade portuaire de Calais entre plusieurs centaines de migrants et des forces de l'ordre qui ont tiré de nombreux lacrymogènes pour rétablir la situation.
Important dispositif policier
Ces incidents surviennent après que la préfecture du Pas-de-Calais a fixé un ultimatum qui expirait en début d'après-midi aux derniers migrants pour quitter une bande de 100 mètres déboisée de la "Jungle" le long de la rocade par mesure de sécurité.
Pendant près d'une heure, un important dispositif policier avait été mis en place pour contenir entre 200 à 300 migrants qui avaient mis le feu sur la chaussée avec des détritus et de la végétation dans le but de freiner le trafic. Alors qu'un épais nuage de fumée était visible sur plusieurs centaines de mètres près de l'entrée de la "Jungle" en raison du tir de dizaines de lacrymogènes, la chaussée a finalement été dégagée et les migrants ont été repoussés dans le bidonville vers 22 heures.
Stopper les intrusions sur la rocade
En instaurant cette bande de 100 mètres, les autorités souhaitent empêcher les intrusions sur la rocade portuaire. Des migrants, dissimulés par la végétation, tentent de monter à bord des camions embarquant pour Douvres. Le dispositif sert aussi à protéger les riverains et les migrants des risques d'accident.
Des centaines de migrants souhaitant rejoindre la Grande-Bretagne, qu'ils considèrent comme un eldorado, tentent régulièrement de ralentir le trafic routier afin de pouvoir monter dans des camions où ils se cachent. La très forte présence policière ne les empêche pas de renouveler leur geste. Les incidents survenus mercredi soir sont les plus importants depuis la mise en place de cette bande.
Au moins 4.000 migrants, venant principalement d'Afrique de l'Est, du Moyen-Orient et d'Afghanistan, vivent dans le bidonville surnommé la "Jungle" jouxtant la rocade portuaire, dans des conditions très précaires.