« C’est un très beau cadeau »

J-J B : Sylvie vient de nous rejoindre. Les jumelles sont heureuses Sylvie ?
Sylvie : Oui, très. Elles vont très bien.
J-J B : Comment s’appellent-elles d’ailleurs ?
Sylvie : Je ne préfère pas le dire pour l’instant.
J-J B : Est-ce qu’elles parlent souvent de la jeune femme qui les a mis au monde ?
Sylvie : Non pas tellement, pas plus souvent que quand on les rencontre. On va les voir quand on peut et les enfants sont très proches.
J-J B : Est-ce qu’elles savent toute la vérité ?
Sylvie : Absolument. Elles savent tout depuis le début, on leur en a parlé dès qu’elles étaient en âge de comprendre. On leur a expliqué les choses simplement, avec leurs mots, comme par exemple que leur maman n’avait pas de sac où on met les enfants dans le ventre et que donc on a demandé à quelqu’un d’autre de nous aider. Si bien que quand leur maîtresse d’école expliquait la naissance ma fille se levait pour dire que pour elles ça avait été différent, et qu’on peut naître aussi d’une autre façon. Et elle a expliqué que c’est une autre dame qui avait aidé à naître et qui les avait porté. Elle a du coup modifier son cours pour expliquer que parfois, la naissance n’était pas la même en fonction des mamans et des papas.
J-J B : Comment réagissent les gens en général ?
Sylvie : Aucun problème, ceux qui nous connaissent, ça ne leur pose véritablement aucun souci.
J-J B : Comment avez vous appris cette décision avec votre mari ?
Sylvie : La décision devait venir le 18 octobre, jour des grèves et donc notre avocat nous a dit non, c’est reporté et on ne sait pas jusqu’à quand. Le 25 octobre, jour de leur anniversaire, elle nous a appelés pour nous dire que c’était aujourd’hui, qu’il fallait se rendre au Palais. Et quand elle est sortie de la salle elle avait un grand sourire et on a compris. Ça a été un très beau cadeau.
J-J B : Et quand vous avez appris avec Dominique que vous ne pouviez pas avoir d’enfant, comme avez vous pris la décision d’avoir recours à une autre maman ?
Sylvie : Il se trouve qu’on allait souvent aux Etats Unis et là-bas les choses sont très simples. Il s’est renseigné dans plusieurs cliniques parce qu’il pensait qu’on pouvait faire de la réparation chirurgicale mais ça ne l’est pas dans mon cas. Donc il s’est documenté sur la gestation, je l’ai rejoint, on a rencontré plusieurs agences, qui mettent en relation des parents et des couples volontaires pour porter l’enfant d’une autre famille. C’est une belle histoire de solidarité. On a choisit une agence avec laquelle on pouvait communiquer assez facilement et qui nous a présenté plusieurs profils et quand on a rencontré Marie ça a tout de suite fait tilt.
J-J B : Vous n’aviez pas pensé à adopté ?
Sylvie : On y avait aussi pensé mais l’adoption est difficile en France donc on s’était documenté sur les deux démarches. Mais entre le moment où on a rencontré l’agence et le moment où nos filles sont nées il ne s’est passé que deux ans et demi donc je dirai qu’il s’est trouvé que les choses se sont fait comme ça naturellement.