Burn-out : "Cela m'a brûlée de l'intérieur"

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Epuisement physique, psychologique, dépression... Le "burn-out" guette de plus en plus de salariés.
Selon une étude du cabinet Technologia, plus de 3 millions d'actifs pourraient être concernés. Le risque de burn-out se caractérise par un travail excessif et compulsif. Il serait particulièrement élevé chez les agriculteurs (23,5%), devant les artisans, commerçants et chefs d'entreprise (19,7%) et les cadres (19%).
Aujourd'hui le burn-out n'est pas reconnu comme une maladie profesionnelle.
Ahmed, ancien cadre, a vécu ces dernières années une véritable descente aux enfers. "Cela vient tout doucement, vous êtes désintéressé de tout, vous avez une lassitude, vous perdez confiance", raconte-t-il sur RMC. Un matin, il n'arrive même plus à démarrer sa voiture. En burn-out, il ne pourra jamais retourner travailler, "c'était une question de vie ou de mort", juge-t-il.
"Corvéables à merci"
Des cadres au chomage après un burn-out Martine Keryé médecin du travail en voit de plus en plus, ils "travaillent de 9h à 20 heures au moins et sont corvéables à merci, c'est-à-dire que le soir ils sont accrochés à leur ordinateur", détaille-t-elle.
A 48 ans Véronique travaille dans la banque .Elle a fait un burn-out qui a duré plus d'un an et commence à peine à s'en sortir. "Dans un premier temps, on vous dévalorise et on vous fait douter", décrit-elle aussi. "Je me suis mis une sur-pression, j'ai commencé à m'isoler de mes collègues de travail, je travaillais comme une dingue, et à la maison j'étais devenue très irascible", tels sont les premiers signaux pour Véronique.
"Je me suis effondrée", explique-t-elle simplement. Pendant son arrêt, qui a duré 14 mois, "tout me faisait peur", se rappelle Véronique : sorties, courses, cinéma, amis. "Cela m'a brûlée de l'intérieur, 'burn-out, cela porte bien son nom, cela m'a complètement détruite", explique-t-elle, amère.
|||>> Faut-il considérer le burn-out comme une maladie ?