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Bombes, munitions... Chaque année, les services de déminage neutralisent 300 à 800 tonnes de déchets militaires

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En particulier dans le nord de la France et le long des plages normandes, deux zones où les combats ont été nombreux durant les deux conflits mondiaux, on estime que 15% des déchets militaires n'ont pas encore explosé.

Un retour à la normale après une pagaille monstre. Samedi 8 mars, le trafic ferroviaire a repris son cours habituel à la Gare du Nord parisienne après la découverte, la veille, d'une bombe de la Seconde Guerre mondiale non explosée au milieu des voies ferrées au nord de la capitale.

La découverte de bombes et munitions datant des deux conflits mondiaux n'est pas inédite. À date, les spécialistes estiment que 15% des déchets militaires de ces deux guerres n'ont pas encore explosé.

Ces dernières années, les cas se sont d'ailleurs multipliés. En 2021, un quartier entier de la ville de Meudon, dans les Hauts-de-Seine, avait dû être évacué afin de neutraliser une bombe. La même année, c'est le village entier de Levergies, dans l'Aisne, qui avait connu le même sort durant les quatre jours qu'avait nécessité l'intervention des démineurs.

Les épaves également concernées

Auprès de BFMTV, Charlotte Nithart, porte-parole de l’association Robin des Bois, qui se penche sur les thématiques d'écologie et de pollution, estime que plusieurs centaines de tonnes annuelles de munitions sont neutralisées annuellement par les services de déminage.

"Le service de déminage, au niveau national, retire, transporte et élimine ou entrepose à peu près 300 à 800 tonnes de munition", dit-elle.

Géographiquement, les chantiers se trouvent principalement dans le nord de la France, mais aussi tout le long de la côte Atlantique et des plages normandes, théâtre du débarquement allié en 1944. Carte à l'appui, Charlotte Nithart, indique les principaux dangers sous-marins qui persistent.

"À quoi s’ajoutent les épaves qui contiennent des munitions ayant été, soit au débarquement ou lors des combats, coulées en mer", ajoute-t-elle.

"Ne pas y toucher"

Toujours à BFMTV, Stéphane Briat, président de Deminetech, rappelle les bons gestes à adopter en cas de découverte d'un obus ou même de munitions.

"Les bons gestes, c’est surtout de ne pas y toucher, c’est le premier bon geste, puis prévenir les services de déminage par le site de la préfecture", martèle-t-il.

Les spécialistes du déminage estiment qu'il faudra encore 700 ans pour nettoyer les déchets militaires sur le territoire français.

Dernière intervention marquante en date, le 3 février dernier, lorsque les démineurs ont neutralisé une bombe de 500 kilos remontant au second conflit mondial à Blamécourt (une ancienne commune du Val-d'Oise désormais rattachée à celle de Magny-en-Vexin).

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV