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Boboïser, cyberharcèlement et lanceur de balle de défense: le Petit Robert annonce ses nouveaux mots

Alain Rey, rédacteur en chef des publications des éditions Le Robert, le 18 février 2002 à Paris.

Alain Rey, rédacteur en chef des publications des éditions Le Robert, le 18 février 2002 à Paris. - Eric Feferberg - AFP

Plus de 100 mots feront leur entrée ce jeudi dans les rangs du Petit Robert.

C'est le duel habituel du mois de mai. A peine une semaine après le dévoilement des nouveaux mots du Petit Larousse illustré, c'est au tour du Petit Robert d'annoncer ses récents favoris pour l'édition 2020. 

Si le second a la réputation de faire entrer plus rapidement les mots courants dans ses rangs, c'est souvent en réalité une histoire d'une ou deux années de décalage, dans un sens ou dans l'autre. Le terme "millenial", "personne devenue adulte aux environs de l'an 2000", figurait par exemple déjà dans la dernière édition du Larousse, à l'entrée "milleniaux".

Cette année, Le Petit Robert brasse l'actualité, note Le Parisien qui révèle ses 109 nouveaux mots en exclusivité. "Lanceur de balle de défense", "transpartisan", ou loi "anticasseur" sont ainsi inscrits sur le papier pour l'éternité - ou presque, les éditions revendiquant le fait de ne jamais supprimer de mot.

Comme toujours, le dictionnaire se fait l'écho des nouvelles tendances et modes de vie: "boboïser", "coworking", "monoroue"... Peut-être la trottinette électrique entrera-t-elle dans une future cuvée du Robert illustré?

"À partir du moment où les anglicismes sont employés, on n’a pas à porter de jugement", défend d'ailleurs dans les colonnes du Parisien Marie-Hélène Drivaud, directrice éditoriale du Petit Robert. Lors de la présentation de son concurrent, le linguiste Bernard Cerquiglini présentait d'ailleurs les anglicismes comme la "tarte à la crème" des problèmes de la langue française actuellement, face à la disparition des langues régionales ou l'illettrisme.

Le numérique toujours présent 

"Swann était très smart ce soir-là dans sa dinner-jacket": du Proust, illustrait-il. Les anglicismes ayant un fort taux de renouvellement, ils semblent toujours "envahir" le français, alors qu'ils sont aussi prompts à disparaître. D'autres sont d'origine anglaise, puis francisés souvent par suffixes.

Certains pourraient cependant s'installer dans la durée: "data", pour les données numériques, "cryptomonnaie" ou encore "cyberharcèlement". Le Larousse a lui fait entrer "cyberdjihadisme" et "darknet".

D'autres spécialités culinaires de toutes originaires vont faire saliver les lecteurs du Petit Robert dès le 16 mai: "ramen", "udon", "soba", "welsh", "azuki" ou encore jambon "serrano".

Liv Audigane