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Autoroute A69 dans le Tarn: comment les opposants au projet veulent poursuivre la mobilisation

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La manifestation de samedi a réuni des milliers de personnes dans le Tarn, et d'autres devraient suivre, même si aucune date n'a pour le moment été fixée.

"Nous continuerons à lutter jusqu’au retrait du projet". Plusieurs milliers d'opposants à l'autoroute A69 Toulouse-Castres -8200 selon les organisateurs, 4500 selon la préfecture- ont manifesté en pleine campagne samedi à Saïx, dans le Tarn, dénonçant un projet qu'ils jugent contradictoire avec l'urgence climatique.

La manifestation s'est déroulée dans une ambiance festive, sans violence, et d'après les organisateurs, ce ne sera pas la dernière, même si aucune date n'a pour le moment été annoncée.

"Nous annoncerons d’autres rassemblements et manifestations: Nous continuerons à lutter jusqu’au retrait du projet", écrit ainsi l'organisation Les Soulèvements de la Terre.

"La mobilisation va continuer par différentes formes d'actions", abonde ce dimanche sur BFMTV Thomas Dossus, sénateur écologiste du Rhône, ajoutant que les associations qui ont organisé la mobilisation "ne sont pas du genre à se résigner".

"Les recours juridiques vont continuer"

"Les gens du territoire sont continuellement mobilisés contre ce projet, les recours juridiques vont continuer aussi et donc on va attendre que tout cela avance", déclare-t-il.

Les Soulèvements de la Terre soulignent qu'un "recours en annulation de l'autorisation environnementale va être déposé prochainement, avec un référé suspension contre" cette autorisation de construction de l'autoroute qui, selon eux, "ne tient sur aucun argument sérieux".

"À chaque fois que nous faisons une infrastructure, nous faisons une analyse de l'impact environnemental du projet", expliquait samedi sur RMC la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher. Il s'agit pour les associations, grâce aux recours déposés, de casser l'autorisation accordée à la suite de ces analyses.

Thomas Dossus déclare attendre également "une réponse politique à cette manifestation, on attend de voir comment les donneurs d'ordre peuvent la prendre en compte". Pour lui, "la présidente de région pourrait prendre la décision d'arrêter, ou au moins de suspendre le projet, le temps que tous les recours juridiques soient purgés".

Pas de ZAD envisagée

Ce dimanche, la mobilisation contre le projet continuait toujours, selon nos reporters sur place, qui comptaient des centaines de tentes sur le terrain occupé par les opposants au projet de l'A69.

Des concerts, tables ronde ou encore des ateliers de jardinage doivent être organisés toute la journée, avant le démontage des infrastructures en fin de week-end. Interrogés sur la création d'une ZAD (Zone à Défendre) sur la zone de création de l'autoroute, les manifestants expliquent que ce n'est pas le but recherché.

Le ministère des Transports a précisé vendredi que Clément Beaune avait demandé dès janvier une revue des sept projets autoroutiers en cours, "au regard des enjeux actuels: lutte contre l'artificialisation des sols, réduction des émissions de CO2, mais aussi désenclavement des territoires".

"Le projet d'A69 ne fait pas exception à cette démarche de réexamen", a ajouté le ministère, en nuançant du fait de son avancement: "Les travaux ont débuté, et un contrat engageant l'État a été signé avec le concessionnaire".

Salomé Vincendon
Salomé Vincendon Journaliste BFMTV