Attentats contre des gendarmeries en Corse: des avocats interpellés

Les interpellations ont été effectuées par des policiers de la sous-direction antiterroriste et des gendarmes de la section de recherches d'Ajaccio (Image d'illustration). - Patrick Kovarik - AFP
Le bâtonnier de l'ordre des avocats d'Ajaccio, l'un de ses prédécesseurs et dix autres personnes appartenant à la mouvance nationaliste ont été interpellés et placés en garde à vue lundi en Corse dans le cadre d'investigations sur des attentats contre deux gendarmeries en 2013.
Les interpellations ont été effectuées tôt dans la matinée à Ajaccio et dans les environs par des policiers de la sous-direction antiterroriste et des gendarmes de la section de recherches d'Ajaccio, a-t-on précisé de sources proches de l'enquête. Ces deux organismes avaient été cosaisis après des attentats à la roquette anti-char, qui n'avaient fait aucune victime, contre les deux plus grosses casernes de gendarmerie de Corse, à Ajaccio et Bastia, le 5 décembre 2013.
Une information judiciaire avait été ouverte le 25 mars 2014 par la section anti-terroriste du parquet de Paris.
Rassemblement de protestation
Des perquisitions se sont déroulées dans la matinée aux domiciles de la plupart des personnes interpellées qui ont été placées en garde à vue à Ajaccio. Ces personnes sont généralement proches du parti indépendantiste Corsica Libera (Corse libre), très influent sur la scène politique insulaire et qui compte trois élus (sur 51) à l'Assemblée de Corse. Parmi elles, se trouvent le bâtonnier des avocats d'Ajaccio, Me Dominique Ferrari, et l'un de ses prédécesseurs, Me Philippe Gatti, a-t-on indiqué de sources proches de l'enquête.
Un rassemblement de protestation contre ces arrestations était prévu en fin de journée lundi à Ajaccio, a-t-on appris dans l'entourage de certains interpellés. La garde à vue en matière de terrorisme peut durer quatre jours.
Attentats non revendiqués
Les attentats contre les casernes de gendarmerie avaient été commis avant une visite en Corse du ministre de l'Intérieur de l'époque, Manuel Valls. Venu sur place constater les dégâts, il avait indiqué le 7 décembre qu'une "roquette anti-char de fabrication serbe dotée d'une capacité de pénétration très importante" avait été tirée sur un mur de la caserne Battesti à Ajaccio, siège de la région de gendarmerie de Corse. Une autre roquette, à charge creuse, avait été tirée sur un bâtiment abritant des services administratifs de la caserne de Montesoro, dans les quartiers Sud de Bastia, siège du groupement de gendarmerie de Haute-Corse. Il n'avait également provoqué que des dégâts matériels. Ces attentats n'ont pas été revendiqués.