Annonce immobilière raciste à Levallois: des associations veulent des suites judiciaires

"Nationalité française obligatoire, pas de noir". La fiche technique d'un appartement à louer à Levallois-Perret ne fait pas de doute sur son caractère raciste. Une annonce sur laquelle est tombé Mustafa, potentiel locataire lors de la visite du bien. La fiche, initialement destinée à l'agent immobilier était fixée à un lavabo.
"J'ai eu le réflexe de prendre une photo tout de suite et j'ai demandé des explications à l'agent immobilier, explique le jeune homme sur BFM Paris. Il avait l'air surpris et gêné à la fois, il m'a expliqué rapidement que ce n'était pas de son ressort et que ça venait directement de l'agence, qu'il découvrait les faits au même moment que moi."
Mustafa interpelle l'agence immobilière Laforêt sur Twitter qui répond dans un communiqué un mois plus tard. "Nous sommes consternés par cette information et trouvons cela tout à fait inadmissible et inapproprié", indique l'agence condamnant "vigoureusement toute forme de discrimination".
L'agence immobilière explique par ailleurs qu'une ancienne collaboratrice serait en cause et aurait retranscrit les demandes de la propriétaire. Des allégations démenties par cette dernière dans Le Parisien qui annonce son intention de porter plainte pour diffamation.
Une trace écrite pour des poursuites judiciaires
Quelle que soit l'origine de l'annonce, pour les associations le mal est fait et l'affaire doit être portée devant les tribunaux. La Licra a décidé de saisir le parquet et de se porter partie civile. SOS Racisme étudie de son côté la "faisabilité d'une action judiciaire".
Dans le cas de poursuites, l'association compte s'appuyer sur cette annonce écrite. Alors que régulièrement, les dénonciations de discriminations au logement manquent d'éléments et passent par "l'oralité ou par des consignes écrites non connues de la part de ceux qui viennent demander un logement", cette fois l'annonce a été largement diffusée par les réseaux sociaux. "La spécificité c'est qu'il y a une trace écrite (...) qui est une preuve très substantielle pour aller devant la justice", explique Dominique Sopo, président de SOS Racisme.
Une enquête a également été ouverte par le Défenseur des droits.