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Société

Angoulême: des bancs grillagés pour décourager les SDF font polémique

Un des bancs publics condamnés par un grillage, à Angoulême, pour décourager l'installation de SDF alcoolisés.

Un des bancs publics condamnés par un grillage, à Angoulême, pour décourager l'installation de SDF alcoolisés. - Pierre Duffour - AFP

La municipalité UMP explique avoir pris l'initiative en concertation avec les commerçants. Sur place, les habitants sont très mitigés.

C'est une décision qui suscite la polémique en plein Noël. Une poignée de bancs publics du centre d'Angoulême, en Charente, ont été condamnés ce mercredi par un grillage. L'objectif? Décourager l'installation de sans domicile fixe alcoolisés, une initiative qui a surpris plus d'un habitant et suscité des réactions très contrastées.

Neuf bancs, attenant à la verrière d'une galerie marchande sur le Champ de Mars, ont été entièrement ceints d'un grillage peu amène, tandis que de nombreux autres bancs, situés à quelques dizaines de mètres, restaient pour leur part accessibles.

La municipalité UMP a expliqué avoir pris l'initiative en concertation avec les commerçants, car les bancs en question étaient "utilisés quasi-exclusivement par des personnes qui se livrent à une alcoolisation récurrente, tous les jours".

"Nous tenons compte aussi des doléances des passants, des riverains", a déclaré Jean Guiton, adjoint chargé de la sécurité.

Des incidents dans le passé

Des incidents, bagarres alcoolisées, impliquant des SDF, parfois avec des chiens, n'étaient pas inhabituels ces dernières années sur le Champ de Mars.

L'élu a précisé que la date de pose des grillages, veille de Noël, était fortuite, et que la mesure s'inscrivait dans un dispositif "global" qui comprendra de la vidéo-surveillance, une police municipale renforcée, mais aussi une médiation sociale auprès de SDF, dont une vingtaine ont été accompagnés mardi en activités sportives.

Une disposition qui pourrait être réévaluée

Il a ajouté que la disposition "n'est pas définitive", et pourrait être réévaluée, une fois la vidéo-surveillance en place, si celle-ci s'avère efficace.

Selon des commerçants, une idée initiale était de remplir les grillages avec de la verdure, ou des galets. Reste que les bancs "encagés" ont suscité un flux de réactions sur les réseaux sociaux, ou sur le site de La Charente Libre qui a révélé l'information.

Certains internautes applaudissant, d'autres dénonçant une "indignité locale" en période de Noël, d'autres enfin soulignant qu'incivilités, bagarres, mendicité agressive, "empoisonnent le Champ de Mars depuis des années", mais que ces "horribles grillages" ne sont peut-être pas la solution.

V.R. & Jé. M. avec AFP