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Société

Amiante: 150 ex-salariés d'une usine indemnisés pour préjudice d'anxiété

Morceaux d'amiante, image d'illustration.

Morceaux d'amiante, image d'illustration. - Charly Triballeau - AFP

Les anciens travailleurs de l'usine Trailor, en Lorraine, recevront chacun 10.000 euros d'indemnités au titre de préjudice d'anxiété lié à leur exposition à l'amiante.

La cour d'appel de Nancy a ordonné le versement de 10.000 euros d'indemnités à chacun des 150 anciens salariés d'une usine de Lunéville (Meurthe-et-Moselle), aujourd'hui fermée, au titre du préjudice d'anxiété lié à leur exposition à l'amiante, a-t-on appris jeudi.

Même si les anciens salariés de l'usine Trailor, qui fabriquait des remorques, réclamaient initialement 30.000 euros chacun, le jugement mercredi de la cour d'appel est une "décision acceptable et honorable", a commenté Bernard Leclerc, président de l'Association départementale de défense des victimes de l'amiante (Addeva 54). "On va probablement accepter cette décision", a-t-il ajouté.

Long parcours judiciaire

Ce serait la fin d'un long parcours judiciaire pour les ex-Trailor, qui avaient commencé leurs démarches en 2011 pour se faire indemniser à ce titre.

En 2013, leur requête avait été déboutée en première instance par le Conseil de prud'hommes de Nancy, en dépit d'une jurisprudence en leur faveur. La Cour de cassation a reconnu en 2010 le droit des anciens travailleurs de l'amiante d'être indemnisés pour le préjudice d'anxiété dû à la crainte de contracter des maladies liées à une exposition prolongée à ce produit hautement cancérigène.

Des cancers en sommeil pendant 30 ans

La période de latence de certains cancers liés à l'amiante peut être très longue, jusqu'à 30 ans. Les indemnisations prévues pour les ex-Trailor proviendront du régime de garantie des salaires (AGS) constitué par l'ancien employeur. L'entreprise a définitivement fermé ses portes cette année au terme d'une procédure de liquidation judiciaire.

V.R. avec AFP