Aliments industriels : encore trop de gras, de sel et de sucre

Les aliments industriels contiennent encore trop de gras, de sel et de sucre. - -
Trop gras, trop sucrés, trop salés. Les aliments industriels ne sont toujours pas très bons pour la santé. C’est la conclusion d’une étude publiée mardi par l’Observatoire de la qualité de l’alimentation (Oqali).
Pourtant, un Plan national nutrition santé a été signé avec des industriels au mois de juin dernier. Entre 2008 et 2012, trente entreprises (notamment Casino, Unilever France, Nestlé nutrition infantile...) ont adopté des chartes pour améliorer les produits destinés aux populations les plus exposées aux excès et déficits nutritionnels (obèses, diabétiques, populations défavorisées...).
D'après l'Oqali, des efforts ont été faits : il y a moins de sucre dans les produits laitiers et les boissons fraiches et moins de gras dans les charcuteries, mais les progrès sont très insuffisants par rapport aux objectifs fixés par le Plan.
« L'offre alimentaire doit évoluer dans le bon sens »
Des associations de consommateurs estiment que cette étude prouve l'échec des « chartes sur les apports nutritionnels » et réclament l'instauration d'obligations pour les industriels. Charles Pernin de l’association de consommateurs CLCV voudrait la mise en place d’objectifs chiffrés : « On voit une tendance à la surenchère, c’est-à-dire que l’on voit se multiplier des produits qui n’étaient pas aussi gras, aussi sucrés il y a quelques années. Il est important d’éviter une dérive, il faut fixer un calendrier avec des objectifs chiffrés de réduction du sucre, du sel, des matières grasses pour que l’ensemble de l’offre alimentaire évolue dans le bon sens ».
« Il faut éduquer les consommateurs »
Mais selon Bernard Chevassus-au-Louis, président de l’Oqali, les consommateurs doivent aussi modifier leur comportement alimentaire : « On estime qu’il faudrait passer de 8 grammes de sel par jour et par Français à 6 grammes. Les industriels s’adaptent au besoin des consommateurs. Si vous allez chez votre boulanger et vous trouvez que le pain n’est pas assez salé, vous serez le premier à dire "ce pain manque de goût", donc c’est ça qu’il faut que le consommateur apprenne à arbitrer entre la satisfaction de son palais et puis le fait que s’il mange trop salé, trop gras, trop sucré, il y a toute une série de maladies qui sont liées. Donc il faut éduquer les consommateurs aussi ».
Le ministre délégué à l'Agroalimentaire, Guillaume Garot, va réunir le 17 décembre les industriels pour établir la liste des ingrédients sur lesquels travailler. Il refuse toutefois de dire s'il envisage un cadre contraignant.