Alimentation : les Français de plus en plus méfiants

- - -
Des scandales alimentaires (vache folle, viande de cheval…), des étiquettes incompréhensibles perçues comme cachotières… les Français ont de moins en moins confiance dans ce qu’ils mangent. Selon un sondage TNS Sofres pour l'Association des industries agroalimentaires publié lundi, ils sont plus méfiants et plus prudents sur le contenu de leur assiette. Ils veulent plus de traçabilité des aliments et des étiquettes compréhensibles.
Près d’1 Français sur 2 pas satisfait de la sécurité alimentaire
Si 55% des consommateurs restent satisfaits de la sécurité des produits, la confiance s’étiole puisque c'est 22 points en moins par rapport à la même étude en 2008. Près d’un Français sur 2 ne sont donc « pas satisfaits du tout » en ce qui concerne la sécurité alimentaire. Autre enseignement du sondage, seulement la moitié des Français sont satisfaits (-20 points) des informations présentes sur les étiquettes. Ils veulent en savoir plus sur l'origine géographique des produits (pour 35% d’entre eux).
« Aucun aliment sur lequel on peut se dire "on risque rien" »
Et il suffit de se promener dans un supermarché comme l’a fait RMC pour rencontrer des clients désabusés. « Je crois qu'aujourd'hui il n'y a aucun aliment sur lequel on peut se dire "on risque rien". Même le bio », affirme Samia. Myriam, 40 ans, fait partie des consommateurs irrités par des étiquettes intraduisibles : « Il y a beaucoup trop d'imprécisions. Sur les gâteaux, avec cette fameuse huile hydrogénée, le terme est un peu compliqué, c'est vrai. Mais on n'est pas dupe, on sait bien que c'est vraisemblablement de l'huile de palme ».
Lobbying acharné de l'industrie agroalimentaire
Cette perte de confiance est parfaitement justifiée, selon Olivier Andrault, chargé du dossier agroalimentaire à l'association de consommateurs UFC Que Choisir : « Depuis les récents scandales alimentaires, notamment celui de la viande de cheval, il n'y a pas eu beaucoup d'amélioration en ce qui concerne l'ensemble de l'industrie agroalimentaire. En terme législatif, le lobbying acharné de l'industrie agroalimentaire a malheureusement porté ses fruits. Ça veut dire qu'une indication obligatoire de l'origine des ingrédients utilisés, on n'est pas prêt de l'avoir ».
Qui plus est, « une bonne traçabilité ce n'est pas juste une étiquette, ce qui manque c'est la notion de contrôle en laboratoire, avec du personnel qualifié », constate Jean-Luc Viruéga, expert en traçabilité.
Echaudé par le scandale de la viande de cheval, le gouvernement a promis de renforcer les moyens de la répression des fraudes. L’an dernier, les inspecteurs ont fait plus de 86 000 contrôles.