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Société

Alimentation : les arguments santé abusifs retirés des étiquettes

Les associations de consommateurs préconisent la vigilance au moment des courses

Les associations de consommateurs préconisent la vigilance au moment des courses - -

A compter de ce vendredi, les industriels de l'agroalimentaire ne peuvent plus écrire librement sur leurs produits. Les associations de consommateurs pointent les 222 slogans encore autorisés, qui restent des « arguments marketing » utilisables à mauvais escient.

« Renforce les défenses naturelles de l'organisme », « favorise le transit intestinal » ou encore « protège de l'hypertension », ces messages publicitaires scientifiquement non fondés ne sont plus autorisés depuis vendredi sur les produits agroalimentaires.
Les autorités sanitaires européennes ont fait le ménage dans ces « allégations santé » utilisées pour vanter les mérites de certains aliments.
Depuis mai 2012, les industriels ont eu six mois pour se mettre en conformité. Seuls 222 arguments santé dont la validité scientifique est établie sont désormais autorisés, et la répression des fraudes veillera au respect de ces règles.

« S’ils le disent, ce doit être vrai »

Au total, 80% des slogans des industriels ont été éliminés. Conséquence immédiate pour les consommateurs, un gage de transparence, d’après Olivier Andrault, chargé de mission à l'UFC Que choisir. « Avant, on trouvait la caféine qui aide à maigrir, ou les cranberries qui empêchent les infections urinaires. Tout ça est désormais interdit, car ce n’est pas démontré scientifiquement » explique-t-il.
Impossible de nier l'importance de ces messages, qui influencent directement le consommateur. Dominique achète régulièrement du beurre anti cholestérol : « Je regarde ce qui est bon pour la santé avant tout. Là c’est marqué ‘participe au bon fonctionnement cardiovasculaire'. S’ils le disent, ce doit être vrai » témoigne ce client.

«Tenir compte de la qualité nutritionnelle globale d’un produit »

Mais les 222 arguments santé encore autorisés posent aussi problème pour Olivier Andrault : « Ce n’est pas parce que ces produits font légèrement baisser le taux de cholestérol qu’ils vont faire baisser le risque de décéder d’une maladie cardio-vasculaire, si l’on n’a pas modifié son hygiène de vie. Ce sont d’abord des arguments marketing ».
Charles Pernin, chargé de mission alimentation à l’association Consommation, logement et cadre de vie (CLCV) ne dit pas autre chose. « Aujourd’hui, on sait quelles allégations sont fondées, mais les professionnels risquent de les utiliser sur des produits déséquilibrés. Si je suis fabricant de barres chocolatées, je vais mettre de la vitamine D et je vais pouvoir dire qu’elle est bonne pour la santé des os, mais c’est un problème, car la barre chocolatée a plein d’autres défauts. » Son conseil ? Rester vigilant au supermarché : « Il ne faut pas seulement tenir compte des allégations santé, mais de l’équilibre et de la qualité nutritionnelle globale du produit ».

Claire Béziau, avec Aurélia Manoli