BFMTV
Société

Aix: 10 ans de prison pour le maçon qui avait tué un ado marseillais

Les proches d'Antoine, l'adolescent tué en 2011, devant le tribunal d'Aix le 8 octobre 2014.

Les proches d'Antoine, l'adolescent tué en 2011, devant le tribunal d'Aix le 8 octobre 2014. - Anne-Christine Poujoulat - AFP

Un maçon des quartiers nord de Marseille qui avait tué en 2011 un cambrioleur de 15 ans depuis la fenêtre de son domicile, a été condamné vendredi à 10 ans de prison par la cour d'assises des Bouches-du-Rhône.

Jean Gabro, 59 ans, comparaissait pour homicide volontaire et détention d'arme, mais la cour d'assises a requalifié les faits en coups mortels ayant entraîné la mort. L'avocate générale avait requis huit ans de prison contre Jean Gabro, estimant que "l'intention d'homicide n'était pas assez caractérisée".

Tensions pendant l'audience

Il était jugé pour le meurtre d'Antoine Rodriguez, sur lequel il avait tiré à trois reprises avec une carabine 22 long rifle. L'adolescent, accompagné d'un complice, prenait la fuite après le vol d'un ordinateur dans un local proche de son domicile, dans le 15e arrondissement.

L'avocate générale avait requis une peine de huit années, estimant que "l'intention d'homicide n'était pas assez caractérisée". Les réquisitions de la magistrate, Martine Assonion, avaient suscité les protestations de la famille de la victime, qui avait quitté la salle d'audience jeudi après-midi.Vendredi, le procès a repris dans une ambiance très tendue.

Un homme "solitaire, bougon"

Décrit par ses proches comme un enfant chétif et attentionné, la "mascotte" de la cité, Antoine avait 15 ans, "l'âge de toutes les bêtises et de toutes les inconsciences", a plaidé Me d'Arrigo, l'avocate des parties civiles. Selon elle, l'adolescent décide de voler "pour faire comme les autres", pour accomplir un rite de passage à l'âge adulte dans ce quartier sensible de Marseille.

Pour les avocats du maçon, décrit comme un homme "solitaire, bougon" mais "travailleur" et souffrant de son chômage, déjà agressé par le passé, les tirs sont un "accident" d'un "homme "excédé" qui a vu un quartier paisible de Marseille se transformer en une " fourmilière de délinquants", selon Me Dominique Mattéi.

"Si c'était à refaire? J'aurais dû fermer la fenêtre, qu'ils volent tout ce qu'ils veulent, je m'en fous", a déclaré, comme regrettant son geste, l'accusé lors de l'audience. Mais à aucun moment il n'a eu une parole pour sa jeune victime.

A. K. avec AFP