Affaire Rocancourt: Kofi Yamgnane mis en examen pour trafic d'influence

Kofi Yamgnane, ici au Togo en 2010, alors qu'il était candidat à l'élection présidentielle de son pays d'origine - Joël Saget - AFP
L'ancien secrétaire d'Etat PS, Kofi Yamgnane, a été mis en examen, après été placé en garde à vue, mercredi dans le cadre de l'affaire de corruption qui a valu une mise en examen à Christophe Rocancourt, surnommé "l'escroc des stars". Les juges du pôle financier soupçonnent notamment Christophe Rocancourt d'avoir tenté, contre paiement, de faire régulariser des situations administratives en lien avec des titres de séjour, selon une source proche du dossier.
Le Monde écrivait lundi que Kofi Yamgnane aurait également été approché pour intervenir auprès des autorités françaises pour faciliter une régularisation.
Dans l'affaire qui lui vaut d'avoir été placé en garde à vue, Christophe Rocancourt a été mis en examen le 9 octobre, notamment pour escroquerie, trafic d'influence actif et blanchiment de fraude fiscale, et placé en détention provisoire. Sa compagne, l'un de ses avocats, Me Marcel Ceccaldi, l'ex-patron du GIGN, Christian Prouteau, et un notaire ont également été mis en examen mais laissés en liberté.
Secrétaire d'Etat sous Cresson et Bérégovoy
Ancien secrétaire d'Etat aux Affaires sociales et à l'Intégration (1991-1992) puis à l'Intégration (1992-1993) dans les gouvernements Cresson et Bérégovoy, Kofi Yamgnane avait ensuite été élu député PS du Finistère de 1997 à 2002.
Kofi Yamgnane, qui possède la double nationalité française et togolaise, avait également tenté de se présenter à la présidentielle togolaise en 2010, mais sa candidature avait été rejetée par la cour constitutionnelle togolaise.
Christophe Rocancourt s'était rendu célèbre en se faisant passer dans les années 90 pour un héritier du milliardaire américain Rockefeller, abusant ainsi plusieurs stars de Hollywood. Il avait purgé cinq ans de prison aux Etats-Unis pour ces escroqueries.
En février 2012, il avait été condamné en France à 16 mois de prison, dont huit mois ferme, et 578.000 euros de dommages et intérêts pour abus de faiblesse au préjudice de la cinéaste Catherine Breillat, à qui il avait extorqué plus de 700.000 euros.