Adolescent tué à Crépol: 88% des Français y voient le symbole d’une société plus violente

Des policières pendant une cérémonie à l'académie de police de Montbeliard le 20 octobre 2023 - SEBASTIEN BOZON / AFP
Le drame de Crépol dans la nuit de samedi à dimanche a ému la société. Une très large majorité de Français, 88%, le vivent comme un des symboles d'une société devenue plus violente, selon un nouveau sondage "L'Opinion en direct", piloté par l'institut Elabe pour BFMTV et publié ce 22 novembre 2023.
En général, 63% des Français déclarent se sentir inquiets pour leur propre sécurité: 16% souvent et 47% de temps en temps. 81% des parents sont inquiets pour leurs enfants. Et ce, pour toutes les catégories de population, peu importe l'âge, la classe sociale ou le genre. Même si, en moyenne, cette peur est plus intense auprès des femmes (67%).

Si toutes les sensibilités politiques sont également représentées, le sentiment d'insécurité concerne davantage à l’extrême droite de l’échiquier politique. 82% des répondants qui soutiennent Marine Le Pen expriment ce ressenti contre 50% pour Jean-Luc Mélenchon et 51% pour Emmanuel Macron. Les électeurs de ce dernier s'inquiètent toutefois largement plus pour leurs enfants (83%).
Si le rôle des médias est parfois questionné quant à leur influence sur le sentiment d'insécurité, 81% pensent qu'ils vivent une réelle augmentation de l'insécurité. 19% jugent que les médias en parlent davantage sans que ce soit une réalité.
Éducation des enfants, autorité et sévérité de la justice
Lors de ce sondage, les 1.001 répondants, représentatifs de la population française âgés de 18 ans et plus, ont également été interrogés sur les principaux leviers d'actions pour réduire cette violence. En première place: l'éducation des enfants qui apparaît comme la solution la plus largement soutenue. 92% disent qu'éduquer les enfants est "indispensable" pour agir contre la montée de la violence. L'autorité et la sévérité de la justice ont aussi été mentionnées dans respectivement 84% et 82% des cas.

62% des participants prônent une présence policière accrue et 43%, notamment les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (65%), pensent que la réduction des inégalités sociales et une meilleure mixité sociale permettraient aussi de réduire la violence.
Une majorité de Français dénonce d'ailleurs la récupération politique des récents événements de violence. 58% des Français jugent que les responsables politiques ne doivent pas se servir de faits de violence et d'agression pour en faire des polémiques.
Une opinion particulièrement partagée par les électeurs d’Emmanuel Macron (73%). 41% estiment cependant qu'il est normal que les politiques s'emparent de ces sujets, notamment les électeurs de Marine Le Pen (54%) et d'Éric Zemmour (70%).
Si l'insécurité est un thème de campagne récurrent pour les politiques, aucun responsable ne remporte une majorité de confiance de la part des Français à ce sujet. Marine Le Pen est toutefois en tête, avec 41%, elle rassemble les électeurs d'Éric Zemmour (88%), ceux de Valérie Pécresse (67%), ceux d’Emmanuel Macron (34%) et ceux de Jean-Luc Mélenchon (17%).

Elle se place devant le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin (31%) et devant Emmanuel Macron en recul de trois points en un mois et demi (28%).
Échantillon de 1.001 personnes, représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes: sexe, âge et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération. Interrogation par Internet du 21 au 22 novembre 2023.