Abdelhakim Dekhar, un homme « étrange et énigmatique »

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Abdelhakim Dekhar, 48 ans, a été confondu par les analyses ADN. Il a été identifié comme le tireur de Libération et responsable des attaques à RMC/BFMTV et à La Défense.
L’homme a été retrouvé semi-inconscient, sans doute suite à la prise de médicaments, dans une voiture garée dans un parking souterrain près de Paris, après plusieurs jours de traque. Il a été retrouvé grâce au témoignage d’une connaissance qui l’hébergeait « de temps en temps ».
Condamné à 4 ans de prison
Soupçonné d'être « le troisième homme » de l'affaire Florence Rey-Audry Maupin, une fusillade au cours de laquelle cinq personnes, trois policiers, un chauffeur de taxi et Maupin, ont été tuées en 1994, il avait été blanchi de l'accusation d'attaque à main armée mais condamné à quatre ans de prison pour "association de malfaiteurs".
Cette peine correspondant exactement au temps passé en détention préventive, il avait été libéré immédiatement après le procès, en octobre 1998, alors qu'il était âgé de 33 ans. C'est lui qui avait acheté dans un grand magasin parisien, sous son nom et avec sa pièce d'identité, le fusil à pompe qui avait servi à Florence Rey et Audry Maupin pour attaquer la pré-fourrière de Pantin.
« Je n'ai jamais très bien su qui il était »
Ses anciens avocats se souviennent de lui comme d’un homme « étrange » : « C’est un homme énigmatique, a déclaré Me Emmanuelle Hauser-Phélizon. Je n'ai jamais très bien su qui il était. Il disait qu'il était agent des services français ou algériens, il était très secret, ne se révélait pas ».
Selon l'avocate, il avait « toujours vécu en France », n'était « pas du tout isolé ». « De mémoire, sa famille vivait dans l'Est de la France », renchérit son autre avocat, Me Raphaël Constant, qui se souvient d'un jeune homme « pas tout à fait inséré socialement ».
« Il disait qu'il était piloté par son oncle, responsable des services secrets algériens. Il prétendait avoir reçu pour mission d'infiltrer l'ultra gauche qui aurait eu des accointances avec les islamistes et le GIA algérien », poursuit l'avocat qui n'a plus jamais entendu parler de Dekhar.