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Société

A Paris, le ras-le-bol des usagers qui veulent payer l'entrée à la piscine

Nageur à la piscine Molitor, à Paris.

Nageur à la piscine Molitor, à Paris. - Pierre Metivier

La gratuité c'est bien... quand le service suit. Depuis plusieurs semaines, des usagers des piscines municipales ont constaté qu'ils pouvaient rentrer sans payer dans les établissements. Mais l'effet d'aubaine ne fait pas que des heureux.

Les nageurs occasionnels y verront une aubaine, mais pour les réguliers, la "gratuité" fortuite des piscines parisiennes n'est pas une bénédiction. Sur le forum Nageurs.Com, les témoignages de mécontentement se multiplient.

"Je suis entrée gratuitement ce soir à Paul Valeyre (9e arrondissement, ndlr). En fait depuis un mois, à Paris, je suis rentrée gratuitement presque systématiquement. Et passées les premières secondes de contentement et bien moi ça me pose problème. La piscine à Paris c'est déjà vraiment peu cher et je trouve normal que nous, clients/usagers (comme vous voulez), participions à son fonctionnement," rapporte celle qui se fait appeler Chevapiano.

A la piscine de La Plaine dans le 15e arrondissement, les accès gratuits font aussi partie du quotidien. Cité par Le Parisien, le président de l'association Nageurs citoyens Emmanuel Vivet recensait des phénomènes similaires à Armand-Massart (15e), Rouvet (19e), Georges-Drigny (9e), notamment le matin ou à l'heure du déjeuner.

Des caissiers surbookés

Le problème est posé: quand un caissier prend une pause, quand il est en congé, quand il est occupé à une autre tâche (nettoyage, contrôle de la qualité de l'eau...), il n'est pas toujours remplacé. Du coup, l'usager ne trouve personne pour lui délivrer son ticket d'entrée. Si les piscines de service public fonctionnent déjà à perte, il est certain que ces entrées non payées ne vont pas arranger leur financement.

Des questions de sécurité se font aussi jour. Car s'il est évident qu'un agent ne saurait à plein temps surveiller l'accès aux casiers des vestiaires, filtrer les entrées aide à sécuriser les lieux. Le manque de personnel est donc la plaie des piscines. D'autant que ces entrées non payées constituent une rupture d'égalité envers ceux qui ont payé le service public, par exemple en s'étant acquitter d'un abonnement trimestriel.

Le plan Nager à Paris entend bien mettre fin à cet Eldorado des nageurs de contrebande. Ainsi, l'installation de distributeurs automatiques de ticket d'entrée (mesure 78, p10) devrait permettre de progressivement couper court à cette pratique.

David Namias