1er mai: le muguet un brin en retard cette année à cause de la météo

Le 1er mai rime avec muguet… mais les habitudes seront peut-être chamboulées cette année. La météo est venue mettre son grain de sable dans la tradition. Le temps humide et frais de ce printemps 2016 n'a pas été favorable à la production de la fleur à clochettes. Les températures en-deçà des normales saisonnières et les gelées de la fin du mois d'avril ont encore aggravé sa croissance, souligne Météo France.
"Il est un petit peu plus petit que les autres années. On voit qu'il a manqué de soleil. Il aurait mérité une ou deux semaines de plus avant la cueillette. Mais il sent bon et ne demande qu'à s'ouvrir", tempère Marie Leleu, une fleuriste strasbourgeoise.
Le fleurissement du muguet sauvage accuse en effet un retard d'une quinzaine de jours d'après Météo France. En cette fête du travail, nombreuses sont les clochettes encore bien vertes. Cette saison laissera donc un goût amer aux maraîchers nantais, qui produisent huit brins de muguet sur dix vendus chaque année en France (60 millions au total) pour l'occasion.
Plus rare, plus cher?
Certains fournisseurs ont toutefois limité la casse en adoptant la mise sous châssis de verre. La production est ainsi moins dépendante de la météo. Malgré tout, Patrick Véron, conseiller technique à la Fédération des maraîchers nantais, prédit une baisse "de 20 à 30%" des ventes de muguet sur les marchés.
Sur les étals donc, le prix des fleurs à clochettes a pu augmenter. Les tarifs avec les grossistes sont néanmoins définis à l'avance. Les maraîchers leur vendent le bouquet de 50 brins entre 27 centimes et 29 centimes, un prix stable par rapport à l'an dernier. Le consommateur, quant à lui, paye en moyenne 1,50 euro son brin de muguet.
Ce marché français représente près de 100 millions d'euros. La précédente mauvaise année pour la filière remonte à 2011, quand le muguet s'était montré à l'inverse trop précoce.