Transition énergétique: les atouts des réseaux de chaleur

Le réseau de chaleur de St Etienne du Rouvray près de Rouen est alimenté avec du bois: un tiers des réseaux en France fonctionne aux énergies renouvelables - -
Les réseaux de chaleur ne datent pas d'hier. C'est dans les années 30 que les premiers se sont mis en place, d'abord à Paris puis progressivement ailleurs en France. L'après-guerre et la reconstruction ont accéléré le mouvement. L'idée est simple: une grande chaufferie qui alimente tout un quartier grâce à un circuit de canalisations.
A l'origine, le fioul et le gaz étaient utilisés mais depuis 2005, une mutation s'opère: les énergies renouvelables prennent une place de plus en plus importante. Ainsi, un tiers des 450 réseaux de chaleur est désormais alimenté soit par bois, biomasse, géothermie ou encore déchets ménagers. Les collectivités sont très impliquées dans ce système qui s'applique en grande majorité aux logements sociaux, et dont le principal atout est de réduire la facture énergétique.
Ainsi à St Étienne du Rouvray, près de Rouen, où 3.500 logements sont équipés, "les factures ont diminué de 20%" selon Jean Luc Shroeder, président de l'ASL Chateau Blanc, quartier équipé par le réseau de chaleur.
Tripler le nombre d'habitants ainsi chauffés
La chaufferie consomme annuellement 17.000 tonnes de bois. Le bois représente 90% du prix de la chaleur. Par conséquent, les abonnés du réseau bénéficieront d’un prix stable et durable. Cette optimisation du réseau s'est accompagnée d'une rénovation des logements. L'impact écologique est non négligeable également: une tonne d'émissions de CO2 évitée.
Autre atout: la création d'emplois locaux. A l'échelle nationale ces réseaux de chaleur devraient en générer 20.000 à 25.000, sans parler de la filière bois. Enfin, le système permet de garantir une indépendance énergétique. Le Fonds chaleur mis en place par le Grenelle de l'environnement a contribué à l'accélération de la mise en place des énergies renouvelables En quelques années, leur part a bondi de 20% pour représenter désormais 36% du parc énergétique. Les professionnels se sont fixés pour objectif de tripler le nombre d'habitants chauffés par ces réseaux en quelques années. Mais ils sont dans la plus grande incertitude. Le Fonds chaleur a été prolongé d'un an, le ministre de l'écologie Philippe Martin assure qu'il sera augmenté l'an prochain sans donner plus de précision.
Une transformation simple
Guillaume Planchot, président de Via Séva, association qui promeut les réseaux de chaleur en France, estime que "la chaleur n'est pas assez présente dans le débat sur la transition énergétique. Des actions orientées dans ce sens doivent être menées.
"Transformer une installation est assez simple: le réseau est très flexible. "Le système d'aide à la transformation doit donc être maintenu." souligne Guillaume Planchot. Selon lui, toutes les villes de plus de 50.000 habitants devraient avoir un réseau de chaleur. Et celles de moins de 30.000 peuvent en étudier la faisabilité . En Europe du Nord, 50 à 70% des besoins de chauffage sont assurés par les réseaux de chaleur.