Régimes alimentaires: que devient la graisse perdue?

Une bûche de Noël, riche en sucre et graisses. (Illustration) - distopiandreamgirl - Flickr - CC
Si la fin de l'année est la période de tous les excès lipidiques, le début de la prochaine est celui des bonnes résolutions, parfois du régime. Mais vous êtes-vous déjà interrogé sur ce que devenait la graisse perdue? Après avoir perdu lui-même une dizaine de kilos, le physicien Ruben Meerman a posé la question à des médecins, nutritionnistes et coaches minceurs. Tous ce sont penché sur cette énigme. Quelque 175 praticiens ont opté pour une dissipation en énergie, en chaleur ou en eau. Autant de réponses jugées peu satisfaisantes pour cette simple raison simple qu'elles contredisent le principe physique de conservation de la masse. Autrement, dit rien ne se perd, tout se transforme. Et dans cette transmutation, la respiration joue un rôle primordial.
Qui veut maigrir respire
Pour obtenir une réponse plus construite, Ruben Meerman s'est tourné vers le professeur Andrew Brown, de l'Ecole des biotechnologies et des sciences biomoléculaires de Sydney. Les deux scientifiques ont tiré de leurs observations et réflexions étude publiée mardi dans le British Medical Journal (BMJ).
Pour obtenir une réponse vraiment précise à cette question, Andrew Brown a cherché à reconstituer le parcours précis des molécules de graisse dont les atomes sont libérés par oxydation. Il ressort de ses calculs que sur une masse de 10 kilogrammes de graisse, 8,4 kg sont évacués sous la forme de dioxyde de carbone et 1,4 kg rejeté sous la forme d'eau. Une eau qui est ensuite éliminée en passant dans les urines et les selles. "On peut donc affirmer que les trois quarts de nos kilos perdus s'évacuent dans l'atmosphère lors de l'expiration d'air", résume Ruben Meerman.
Deal: trois masses d'oxygène pour une de graisse
Attention cependant, la transformation de graisse en CO2 ne se fait pas toute seule. Le rapport entre la graisse éliminée et le gaz expiré est pratiquement de un à trois. Autrement dit, il faut respirer trois fois la masse de graisse pour voir cette dernière expirer, soit 29 kilos d'oxygène pour 10 kilos de graisse.
Pourquoi alors, ne pas tout simplement respirer davantage pour mincir? Le problème est qu'il est impossible de se forcer à respirer plus sans risque l'hyperventilation. Respirer souligne le scientifique reste "un acte instinctif" qu'on ne peut forcer sans risques tels que des "vertiges, palpitations ou une perte de connaissance". Voilà aussi pourquoi, pour davantage respirer, il "suffit" d'augmenter sa consommation d'oxygène, autrement dit faire du sport. Allez, promis, on respire un grand coup après les fêtes.