Mission Artemis: pourquoi retourner sur la Lune?

Retour sur la Lune. Dans le cadre de la mission Artemis 1, la nouvelle fusée de la Nasa doit décoller ce lundi en début d'après-midi pour la Lune. Ce premier vol, inhabité, doit être suivi à terme par l'envoi d'hommes et de femmes sur le satellite de la Terre, cinquante ans après le dernier vol d'Apollo. Ce retour des êtres humains sur la Lune a un objectif à la fois scientifique et géopolitique.
Un retour "plus durable" sur la Lune
Avec Artemis 1, la Nasa signe "le retour de l'humanité vers la Lune", mais d'une manière plus durable", estime l'astronaute Thomas Pesquet, sur BFMTV.
Évoquant "le début d'une nouvelle ère", le Français explique que la mission doit permettre de "s'établir là-bas de façon de plus en plus longue, de construire des bases".
Concrètement, la Nasa ambitionne d'établir une présence humaine durable sur la Lune, avec la construction d'une station spatiale en orbite autour d'elle et d'une base à la surface. Les premiers astronautes sont attendus sur la surface de l'astre en 2025 au plus tôt. Après cette mission, la Nasa souhaite lancer environ une mission par an.
La mission Artemis 3 comporte un intérêt scientifique. En effet, elle doit être la première amenant des astronautes sur le pôle Sud de la Lune, où la présence d'eau sous forme de glace a été confirmée, et non près de l'équateur comme pendant Apollo.
Mars en ligne de mire
Les missions régulières de la Nasa sur cet astre doivent par ailleurs permettre aux astronautes d'apprendre à vivre dans l'espace lointain pour à terme envisager d'envoyer les premiers hommes sur Mars.
Car c'est bien la planète rouge qui fait figure d'objectif à long terme du programme. La Nasa souhaite, en retournant sur la Lune, tester toutes les technologies nécessaires à l'envoi de premiers humains vers Mars: nouvelles combinaisons, véhicules pour se déplacer, mini-centrale électrique, utilisation de l'eau lunaire...
"Si on pouvait aller directement vers Mars, (...) on le ferait" car "l'intérêt scientifique est plus grand", explique Thomas Pesquet. "Mais on n'est pas en position pour y aller" et "il faut aller répéter nos gammes sur la Lune", indique-t-il.
Avantage pour la Lune, les astronautes peuvent s'y rendre en seulement 3 à 4 jours. Ce qui permet de se préparer à aller sur Mars, en organisant des missions d'une durée relativement courte.
Contrecarrer les ambitions chinoises
Le retour des États-Unis sur la Lune a aussi une visée "géopolitique", estime sur BFMTV Marie-Ange Sanguy, rédactrice en chef du magazine Espace et Exploration.
"(Les Américains) veulent leur space dominance (domination spatiale NDLR), c'est-à-dire qu'ils veulent rester les premiers dans ce domaine là", explique-t-elle.
Cette inquiétude est nourrie par les ambitions chinoises. "La Chine n'a pas caché son programme spatial depuis des années. Ils avancent vite et ont l'intention d'envoyer des taïkonautes sur la Lune", raconte-t-elle.
L'Américain Neil Armstrong est le premier homme à marcher sur la Lune, le 21 juillet 1969 et à y déposer un drapeau des États-Unis, dans le cadre de la mission Apollo 11.