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La sœur de Vincent Lambert favorable à l'euthanasie : "On va l'entretenir dans une non-vie ? "

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Le Conseil d'Etat examine ce jeudi le cas de Vincent Lambert. Ce tétraplégique en état de conscience minimale depuis 5 ans après un accident de moto. Sa famille se déchire : doivent-ils le maintenir en vie ou le laisser partir ? Sa sœur témoigne sur RMC.

Doit-on s'acharner, doit-on le laisser partir ? Le Conseil d'Etat examine ce jeudi le cas de Vincent Lambert. Ce tétraplégique en état de conscience minimale depuis 5 ans après un accident de moto. Le maintenir en vie ou le débrancher ? Sa famille se déchire sur son cas. Au point de porter l'affaire en justice. Le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne a décidé de le maintenir en vie à deux reprises. C'est pour contester cette décision que son épouse et ses médecins ont saisi la plus haute juridiction.

Directives anticipées

Cette affaire suscite l'émotion et ouvre le débat sur la fin de vie. Beaucoup de Français se posent aujourd'hui la question : "et si c'était moi?" Comment faire pour ne pas se retrouver dans la situation de Vincent Lambert ? Comment préparer sa fin de vie ? Au centre de leurs inquiétudes, les fameuses directives anticipées. Ce document dans lequel l'auteur exprime sa volonté en matière d'acharnement thérapeutique. Une possibilité inscrite dans la loi depuis près de 10 ans, mais elle reste largement méconnue, et très peu utilisée. Pour Jean-Luc Romero, invité ce jeudi sur RMC, "il faut que les directives anticipées priment sur tout autre avis". Le conseiller régional invite aussi les Français à écrire ces directives car seulement "2 à 3%" le font actuellement.

"Qu'est-ce qui est le plus cruel?"

Pour la première fois l'une des soeurs de Vincent Lambert accepte de parler devant un micro. Elle s'appelle Marie-Geneviève, elle réclame comme d'autres proches l'arrêt des traitements et évoque un "acharnement". Pour elle il faut "redonner la parole au corps médical". Elle considère que "les médecins ne sont pas des battants de l'euthanasie". "Le plus cruel, s'interroge-t-elle, est-ce de le laisser mourir ou est-ce de le maintenir dans une non vie pendant des années ?" Le Conseil d'Etat pourra-t-il entendre le cri de cette soeur ? Et prendra-t-il le risque de faire date sur la question difficile de l'euthanasie ?

La rédaction avec V. Joanin