"L'humanité est au pied du mur": face au réchauffement, Hulot appelle à ne pas céder à la "résignation"
Bien que pessimiste, Nicolas Hulot espère que les chaleurs exceptionnelles mesurées en 2019 provoqueront un "sursaut". Interrogé ce jeudi par BFMTV, au lendemain d'une alerte de l'ONU sur les "phénomènes météo extrêmes" qui nous attendent, l'ancien ministre de la Transition écologique d'Emmanuel Macron a fait part de ses inquiétudes.
"On est au bord, on le voit bien, d'un point de rupture physique et psychique. L'humanité est au pied du mur, alors on a deux solutions: soit on cède à une forme de résignation collective, soit on se rend compte qu'on est sur le même radeau, et qu'à un moment ou un autre, au lieu de confronter nos responsabilités, on va peut-être les additionner", espère l'ancien animateur de télévision.
Pour autant, Nicolas Hulot n'y croit plus tellement. "Je vois les décennies passer, je vois les mots se succéder, mais les actes rester à un niveau très cosmétique par rapport à ce qu'il faudrait faire pour face à la crise climatique", affirme-t-il. "Je me demande si on n'est pas en train, progressivement, de s'habituer au scénario du pire. Si nous ne sommes pas dans une forme de résignation et si nous ne commençons pas progressivement, à perdre la bataille du climat."
"On en fait pas l'effort de guerre"
Bien qu'il n'estime pas avoir à "faire le procès du passé", il tance le "modèle économique et énergétique" sur lequel est fondée la mondialisation.
"Pardon, mais on ne fait pas l'effort de guerre comme on devrait le faire, (...) l'Europe devrait, comme en temps de guerre, à un moment ou un autre, sortir des dogmes budgétaires et investir massivement pour sortir rapidement des énergies fossiles, (...) mais on fait les choses d'une manière sous-dimensionnée par rapport à des phénomènes, eux, qui se développent avec une rapidité qui est en train de prendre tout le monde de court."
Ce qui effraie le plus l'ex-locataire de l'hôtel de Roquelaure, c'est la "disproportion" entre les réactions de nos gouvernants et le "développement de ces phénomènes". Y compris dans l'Hexagone:
"Si on veut être objectif, (...) la France n'est pas parmi les plus mauvais élèves, mais c'est pas le souci. L'idée n'est pas de distribuer des bons et des mauvais points, la seule chose qui doit nous tarauder, (c'est) est-ce qu'on en fait suffisamment pour éviter à un moment ou à un autre qu'on rentre dans une situation apocalyptique? La réponse, elle est 'non'!"