Fukushima: une panne de courant suspend le refroidissement des piscines

La centrale de Fukushima après le tsunami du 11 mars 2011 - -
L'opérateur de la centrale nucléaire japonaise Fukushima Daiichi s'activait mardi pour relancer les systèmes de refroidissement des piscines de stockage du combustible, arrêtés depuis une panne de courant la veille au soir.
"L'électricité servant au refroidissement des piscines (du combustible usagé) des réacteurs 1, 3 et 4 a été coupée", a précisé un porte-parole. "Nous essayons de la rétablir". La panne, a-t-il ajouté, a également entraîné l'arrêt des équipements de traitement des débris contaminés de la centrale, dont des matériaux radioactifs.
"Aucun changement important des niveaux de radioactivité n'a été détecté par nos instruments de mesure à proximité", a-t-il souligné, écartant la possibilité d'une résurgence de la crise.
L'incident n'a pas affecté jusqu'à présent l'injection d'eau dans les réacteurs 1 et 3 de la centrale, dont le combustible avait fondu à la suite de l'accident de 2011, a-t-il poursuivi.
Pas plus de 65 degrés
Le gouvernement s'est voulu aussi rassurant. Tepco "utilise tous les moyens alternatifs pour refroidir (les piscines), aussi n'avons-nous pas de raison de nous inquiéter", a déclaré son porte-parole, Yoshihide Suga.
De son côté le responsable exécutif des installations nucléaires chez Tepco, Masayuki Ono, a précisé que la température de la piscine de stockage du réacteur 4 était estimée à 30,5 degrés Celsius.
Cette piscine est celle qui inspire le plus d'inquiétude car elle est la plus remplie, avec 1.330 barres de combustible usagé et 200 barres de combustible non utilisé.
D'après Tepco, la température y monte en moyenne de 0,3 à 0,4 degré par heure depuis la coupure du système de refroidissement, ce qui laisse à l'opérateur environ quatre jours pour rétablir le courant avant que ne soit atteinte la limite de sûreté, fixée à 65 degrés Celsius.
Ne pas exposer les barres de combustible à l'air
Tepco estime disposer de 14 jours avant que la température de ces piscines n'atteigne le seuil de sûreté, si d'aventure l'électricité ne pouvait être rétablie.
Pour Akio Koyama, professeur au service de sécurité nucléaire de l'Université de Kyoto, la situation ne semble "pas grave dans l'immédiat".
"Même si la température de l'eau atteint 65 degrés, ce ne serait pas critique à partir du moment où les barres sont toujours dans l'eau. Si le niveau de l'eau baissait au point que les barres soient exposées à l'air, il y aurait alors motif à s'inquiéter", a-t-il ajouté.
L'accident nucléaire de Fukushima, le pire depuis celui de Tchernobyl (Ukraine) en 1986, s'était produit après un puissant séisme et le passage d'un tsunami géant le 11 mars 2011, qui avaient entraîné l'arrêt de la fourniture d'électricité et des systèmes de refroidissement.
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