Feux en Russie : un risque nucléaire pour la France ?

"Une partie des forêts touchées a été soumise aux retombées de la catastrophe de Tchernobyl...", souligne l'association Robin des bois. - -
Le gouvernement russe estime que les violents incendies qui font rage dans le pays et ont causé la mort de 50 personnes pourraient constituer une menace nucléaire s'ils n'étaient pas circonscrits. En France, l'association écologiste Robin des bois craint en effet des retombées radioactives au-delà des frontières russes. L’association rappelle qu'en 2006 les différents incendies qui avaient touché la Russie avaient provoqué une importante concentration de particules radioactives (véhiculées par les cendres), en Finlande, en Angleterre et au Canada.
« Être vigilent sur ce qui se passe à la porte de l’Europe »
La principale inquiétude vient du fait que les incendies de cette année touchent des sites hautement radioactifs, comme des forêts contaminées par la catastrophe de Tchernobyl ou des centres d'expérimentations et d'activités nucléaires. « C’est en particulier le site d’Arzamas 16, où il y a des stockages de plutonium et un site de regroupement et de désassemblage de bombe atomique, précise Jacky Bonnemains, le président de l'association Robin des bois. Notre inquiétude est donc légitime ; il s’agit d’être vigilent sur ce qui se passe à la porte de l’Europe, puisque les courants atmosphériques transportent les pollutions sur des milliers de kilomètres ».
« Pas un nouveau Tchernobyl, mais il faut se méfier… »
Sans faire dans le « catastrophisme », Jacky Bonnemains met en garde sur les conséquences possibles de ces incendies : « Il est indiscutable qu’une partie des forêts touchées a été soumise aux retombées de la catastrophe de Tchernobyl et que ces incendies vont remettre en mouvement les particules radioactives de Tchernobyl. Il est hors de question de dire que c’est un nouveau Tchernobyl, mais on peut raisonnablement dire qu’il faut se méfier d’un éventuel effet domino de la catastrophe de Tchernobyl ».
« Des quantités très faibles viennent dans l’air sur la France »
Philippe Renaud, responsable de laboratoire à l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), se voulant rassurant, explique les moyens de surveillance mis en œuvre : « A l’IRSN nous avons plusieurs dispositifs de surveillance de la radioactivité de l’environnement. Et pour suivre ces incendies, on utilise les dispositifs les plus performants parce qu’il s’agit de quantités extrêmement faibles de Césium 137 qui viennent dans l’air sur la France. ET pour pouvoir suivre ces événements de très faible amplitude, nous avons un réseau d’une dizaine de stations capables de déceler le Césium 137, qui a son bruit de fond dans l’air, et de très faibles augmentations de ce type ».