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Vivre sur le littoral est associé à une meilleure espérance de vie, selon une étude menée aux États-Unis

La plage de North Beach, à San Clemente, en Californie, en août 2024. (photo d'illustration)

La plage de North Beach, à San Clemente, en Californie, en août 2024. (photo d'illustration) - MARIO TAMA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Les personnes vivant dans des zones littorales ont une meilleure espérance de vie que celles vivant à proximité d'eaux "intérieures" ou "continentales" (rivières, lacs, ruisseaux...), selon une étude publiée par la revue scientifique Environmental Research.

Les personnes vivant dans des zones littorales ont une meilleure espérance de vie que celles vivant à proximité d'eaux "intérieures" ou "continentales" (rivières, lacs, ruisseaux...), selon une étude publiée en ligne par la revue scientifique Environmental Research le 29 mai.

Ses auteurs voulaient examiner le lien entre l'espérance de vie et la proximité d'un point d'eau près de son lieu de résidence. Ils ont constaté que "la proximité des eaux côtières est positivement associée à l'espérance de vie", tandis que "la proximité des eaux intérieures" y est "négativement associée".

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont examiné "l'association entre les eaux côtières et intérieures et l'espérance de vie dans 66.263 secteurs de recensement aux États-Unis, en intégrant des facteurs socio-économiques, démographiques et géographiques". L'espérance de vie désigne la durée de vie moyenne d'une population dans une société donnée.

Des écarts de revenus, de qualité de l'air...

Pour expliquer une différence d'espérance de vie, l'étude met en avant le meilleur cadre de vie qu'offre la vie sur le littoral aux États-Unis: ces territoires connaissent des conditions météorologiques plus tempérées, avec notamment moins de températures extrêmes, et une meilleure qualité de l'air.

"Ils bénéficient également d'un meilleur accès aux loisirs, comme les plages et les plans d'eau plus vastes, ainsi que d'une meilleure accessibilité aux transports grâce à un terrain plat et à des routes moins accidentées", ajoutent les auteurs de l'étude, des chercheurs de l'université d’État de l’Ohio.

Ils mettent aussi en avant les revenus plus élevés des personnes vivant dans des zones côtières. Or, le niveau de revenus influence largement l'espérance de vie. En France par exemple, parmi les 5% les plus aisés, l’espérance de vie à la naissance des hommes est de 84,4 ans, contre 71,7 ans parmi les 5 % les plus pauvres, soit 13 ans d’écart, selon une étude de l'Insee publiée en 2018. Aux États-Unis aussi, les personnes riches ont une meilleure espérance de vie que les personnes aux revenus moindres, selon un rapport sénatorial publié en mars.

Des différences en ville et à la campagne

Les auteurs de l'étude publiée dans la revue Environmental Research soulignent aussi que, selon leurs chiffres, il existe "des différences notables" d'espérance de vie des habitants des États-Unis selon qu'ils vivent à proximité d'eaux intérieures en ville ou en zone rurale.

"En zone urbaine, la proximité des eaux intérieures est négativement associée à l'espérance de vie, tandis qu'en zone rurale, elle est positive. En revanche, la proximité des eaux côtières a systématiquement un impact positif dans les milieux urbains et ruraux", expliquent-ils. Cela peut aussi s'expliquer par différents facteurs socioéconomiques et environnementaux (qualité de l'air par exemple).

S'ils soulignent que des données sur l'endroit où l'on habite ne disent pas tout de nos interactions avec des zones aquatiques, et que leurs données ne prennent pas en compte la qualité des plans d'eau qu'ils ont étudiés, les chercheurs appellent à mettre en place un accès "équitable" aux bienfaits que peuvent offrir les zones littorales notamment.

Sophie Cazaux