"Variole du singe": pourquoi l'arrivée en France de la nouvelle souche du mpox est inéluctable pour les experts

Une photographie microscopique du virus de la mpox - ANDREA MAENNEL, ANDREA SCHNARTENDORFF / RKI ROBERT KOCH INSTITUTE / AFP
La France prochainement touchée? Après que le nouveau variant du virus mpox a été détecté dans plusieurs pays d'Afrique, notamment en République démocratique du Congo, puis en Suède, une première en Europe, des médecins estiment que des cas devraient très probablement être bientôt détectés sur le territoire hexagonal.
"(Le variant) n'est pas circonscrit à l'Afrique, les gens bougent, ont des contacts avec l'extérieur et il y a la possibilité d'une petite extension (de la maladie)", estime ce vendredi 16 août auprès de BFMTV le Dr Robert Sebbag, infectiologue à la Pitié-Salpêtrière à Paris (AP-HP), faisant référence à l'augmentation de la circulation des personnes à travers le monde.
"Aujourd'hui, il n'y a plus de frontières concernant les virus, on l'a bien connu avec le Covid", rappelle-t-il.
"On verra des cas importés dans pas mal de pays", abonde notre consultant santé Jean-Pierre Thierry sur BFMTV.
L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a elle-même prévenu, après la découverte du cas suédois, que l'Europe allait sans doute connaître plus de cas de mpox importés dans les "prochains jours" et les "prochaines semaines". Depuis, un cas a été détecté au Pakistan chez une personne revenant "d'un pays du Golfe", selon les autorités.
Le cas suédois avait voyagé en Afrique
De fait, le sous-variant clade 1b détecté en Suède, ce qui est une première hors du continent africain, a été diagnostiqué chez une personne qui revenait d'un séjour en Afrique, a indiqué l'Agence suédoise de santé publique, preuve que le variant peut rapidement gagner un nouveau territoire.
Déjà, lors de l'épidémie d'un autre variant du mpox, le variant clade 2, en 2022, la maladie avait gagné un nouveau continent en raison du déplacement d'un malade.
"C'était une personne qui arrivait du Nigeria en Angleterre, et très vite ça s'est répandu sur le territoire européen", rappelle ainsi le Dr Robert Sebbag.
"Rester vigilant"
Pas de raison cependant de céder à la panique. Les deux médecins appellent simplement à se maintenir bien informé de l'évolution du virus.
"Il faut rester extrêmement vigilant et, devant toute affection cutanée, il faudra se faire tester pour savoir s'il s'agit du mpox", indique l'infectiologue, qui appelle à consulter en cas d'éruptions et des lésions de la peau.
En outre, ils rappelent que des vaccins, dérivés du vaccin de la variole sont disponibles en Europe. Ce qui permet aux autorités de santé de mettre en place dans les différents pays la vaccination des cas contact. "La stratégie a fait ses preuves", souligne notre consultant Jean-Pierre Thierry.
"Hors de question" de mettre en place "une vaccination systématique" de la population générale, estime cependant l'infectiologue. Même discours du côté de Jean-Pierre Thierry pour qui "on ne va pas limiter les déplacements des gens".
De son côté, le ministère français de la Santé recommande de "vérifier régulièrement son état cutané (y compris zone génitale)". Il incite également à "être réactif en cas de symptômes, en particulier si on fait partie d’un groupe dit à risque (nombreux partenaires sexuels)".