Vaccination obligatoire des soignants: une solution "logique" mais pas "miracle" pour Dominique Costagliola

L'intervention de l'épidémiologiste et directrice de recherche à l'Inserm, Dominique Costagliola, ce lundi matin sur BFMTV-RMC était marquée d'une certaine gravité. Invitée de notre journaliste Apolline de Malherbe, elle a déploré certains des choix gouvernementaux les plus récents:
"La libéralisation des mesures anti-Covid a envoyé le message 'c'est l'été, c'est fini'". Or, "l'épidémie n'est pas finie donc il faut encore rester prudents", a-t-elle rappelé.
Non seulement, le virus n'a pas fini de circuler mais il semble destiné à augmenter, une fois de plus, sa cadence sous l'effet du variant Delta. Au Royaume-Uni, l'accélération produit sur le nombre de cas est déjà spectaculaire. En France, sept départements sont déjà repassés au-dessus du seuil d'alerte, tandis que le ministre de la Santé a lui-même prévu "plus de 20.000" contaminations par jour "début août".
Une vaccination obligatoire des soignants qui n'a rien de la solution "miracle"
Que faire alors? Ce lundi, sur les coups de 20h, le président de la République doit une nouvelle fois préciser les grands axes de la politique sanitaire à venir lors d'une allocution. Si tous ne sont pas encore connus, un dispositif paraît acquis: la vaccination obligatoire des soignants.
Dominique Costagliola a décrit la chose comme "logique", commentant: "Il me paraît logique que quelqu'un de fragile ne soit pas exposé au risque d'être au contact de la maladie à l'hôpital". Mais "ce n'est pas une solution miracle", a-t-elle toutefois remarqué. S'appuyant notamment sur le calendrier parlementaire, elle a pointé: "C'est six à huit semaines" avant de la mettre en œuvre.
L'épidémiologiste a réclamé des "mesures plus immédiates", plaidant même pour un retour à des mesures "abandonnées le 30 juin".
Elle a précisé qu'elle pensait ici aux "jauges en intérieur, et aux normes d'aération". "Cela va demander du temps mais il faut que ce soit en œuvre dans tous les lieux accueillant les collectivités", a-t-elle martelé. Elle a demandé la présence de purificateurs d'air pour les endroits dont l'aération et ventilation s'avèrent par ailleurs difficiles ou impossibles. "Dans les salles à l'intérieur; Il faut bien des mesures à effet immédiat", a-t-elle insisté plus tard.
Enfin, la spécialiste a fixé la condition, selon elle, à une sortie de crise: "On va s'en sortir si on arrive à vacciner plus de 90% de la population."
