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Vaccination des enfants: les pédiatres sont pour mais contre l'obligation

Une enfant reçoit une dose de vaccin Pfizer contre le Covid-19, le 17 décembre 2021 à Paris

Une enfant reçoit une dose de vaccin Pfizer contre le Covid-19, le 17 décembre 2021 à Paris - GEOFFROY VAN DER HASSELT © 2019 AFP

Les sociétés savantes de pédiatrie soutiennent la vaccination des enfants de 5-11 ans, rappelant qu'elle présente "un bénéfice direct" contre les rares formes graves de Covid-19. Mais elles se prononcent contre toute obligation, "stigmatisation" et "passe sanitaire ou vaccinal."

Pour une vaccination des 5-11 ans. A la suite de l'annonce du ministre de la Santé mercredi de l’ouverture de la vaccination contre le Covid-19 à tous les enfants de 5-11 ans face à la déferlante du variant Omicron, les sociétés savantes de pédiatrie ont tenu à clarifier leur position dans un communiqué partagé jeudi. L'objectif: répondre aux questions des "professionnels et parents qui s’interrogent légitimement sur l’intérêt de cette vaccination chez les jeunes enfants."

La priorité affichée est "la vaccination rapide de tous les enfants présentant des maladies chroniques les exposant à un risque de forme grave de COVID ou vivant au contact de personnes immunodéprimées ne répondant pas à la vaccination."

"Bénéfice direct" pour les enfants

Vient ensuite le soutien aux "recommandations de vaccination des 5-11 ans sans comorbidités", notamment émises par la Haute Autorité de Santé (HAS). Les sociétés savantes de pédiatrie ont tenu à clarifier quelques points souvent questionnés par les professionnels.

Parmi ces points, ils rappellent que l’objectif premier de la vaccination des enfants est de leur apporter "un bénéfice direct en leur assurant une protection individuelle contre les rares formes graves de Covid-19, notamment les syndromes inflammatoires multisystémiques pédiatriques (PIMS)." Et de citer qu'en 2020, 373 enfants de 5 à 11 ans ont été hospitalisés pour un PIMS, le plus souvent en réanimation, avec aucun facteur de risque ou comorbidité antérieure identifié pour la majorité d'entre eux (80%).

Les chefs de file des pédiatres renvoient également à l'expérience des Etats-Unis, où de plus de deux millions d’enfants situés dans cette classe d’âge ont reçu deux doses de vaccin. "Les premières données de sécurité de la pharmacovigilance (...) sont très rassurantes", précisent-ils, en ajoutant "qu'elles devront être confirmées".

Ils réaffirment également le principe de non-obligation énoncé par le gouvernement. "La vaccination doit être proposée et non imposée, sans stigmatisation ni passe sanitaire ou vaccinal", écrivent les sociétés savantes de pédiatrie.

Priorité à la vaccination des collégiens

Du côté des parents, les pédiatres rappellent en priorité que "le contrôle de l’épidémie et de la vague actuelle passe avant tout par la dose de rappel vaccinal chez tous les adultes ainsi que le renforcement des gestes barrières."

Sur un plan très pratique, ils délivrent comme conseil la réalisation d'un test rapide chez l'enfant afin de voir s'il a déjà été contaminé par le virus. Dans ce cas, seule une dose de vaccin sera administrée, "en donnant la priorité dans un premier temps à la vaccination des collégiens", précisent-ils.

Avant d'ajouter: "dans le contexte d’incertitude sur plusieurs points importants de la pandémie (diffusion du variant omicron, durée de l’immunité…), pédiatres et médecins généralistes sont les interlocuteurs privilégiés des familles et des enfants pour proposer informations et échanges en toute transparence et aboutir à une décision médicale partagée."

Ce vendredi sur le plateau de BFMTV, le chef de service des maladies infectieuses à l'hôpital Tenon Gilles Pialloux, s'est dit "évidemment" favorable à la vaccination des enfants, "parce qu['il existe un] bénéfice individuel et collectif." Mercredi soir, 153 enfants étaient hospitalisés pour une forme grave de Covid (contre 145 la veille), et 35 étaient en service de réanimation, d'après des données de Santé publique France.

Nina Jackowski