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Vaccin, variant Delta, situation dans les Antilles: ce qu'il faut retenir de la conférence de presse d'Olivier Véran

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En vue de la rentrée scolaire qui approche, le ministre de Solidarités et de la Santé a évoqué plusieurs points importants en marge de la pandémie.

Quelques jours avant la rentrée scolaire, le ministre des Solidarités et de la Santé s'est longuement exprimé ce jeudi. Lors d'une conférence de presse donnée depuis son ministère, Olivier Véran a fait un point sur la situation épidémique en France et la quatrième vague de coronavirus.

• La quatrième vague en voie de stabilisation

Lors de son propos liminaire, Olivier Véran a tout d'abord donné les différents chiffres de la maladie sur le territoire, notant que la quatrième vague commencait à diminuer.

"La vague a commencé au mois de juillet, elle a touché principalement les jeunes. La vague est montée rapidement avant de se stabiliser en août. En métropole, elle s’est concentrée sur les régions touristiques. Aujourd’hui on compte plus de 11.000 Français hospitalisés et plus de 2000 en état grave", a-t-il commencé.

Pour autant, le ministre a également assuré que, notamment grâce à la vaccination, cette vague a été moins pire qu'imaginée et qu'elle était même "en constante diminution." "Avec une telle montée de cas, on aurait pu s'attendre au pire. Pourtant ça n'est pas arrivé", a-t-il d'ailleurs déclaré, assurant que "le virus est en constante diminution" en France.

"En métropole, nous avons évité le pire. La vaccination massive nous a protégé, la quatrième vague est pour l'essentiel une épidémie qui touche des non-vaccinés, les services d’urgence sont remplis de non vaccinés et les décès touchent des non vaccinés. Toutes les études le montrent, en France comme à l’étranger. [...] Si nous n’avions pas pu compter sur un vaccin, la quatrième vague aurait été la pire des vagues", a-t-il martelé.

• Situation toujours critique aux Antilles

Par la suite, Olivier Véran a fait un point sur la situation aux Antilles, où le virus circule toujours énormément et où les services hospitaliers sont saturés, "le variant Delta s’y répand aussi", affirme-t-il.

"Et compte tenu des réticences fortes à la vaccination, avec une couverture vaccinale trois fois plus faible qu’en métropole, les taux d’incidence y ont atteint des chiffres inégalés. [...] Près de 2500 de taux d’incidence en Guadeloupe, dix fois plus que le taux national. En Guadeloupe chez les adultes jeunes, il a atteint les 4000, nous multiplions les évacuations sanitaires à destination de la métropole et avons transformé, a-t-il détaillé.

Le successeur d'Agnès Buzyn a martelé que la réticence à la vaccination "aura tué", dans les territoires d'outre-mer mais aussi en France métropolitaine.

"Une partie conséquente de la population des Antilles françaises doute, elle doute du vaccin, de son efficacité, elle considère parfois qu’il existe d’autres moyens de lutter contre le virus, à tort. Depuis quelques jours, et l’arrivée de cette vague, les réticences sont en train de reculer et la vaccination progresse, et je suis convaincu que nous y arriverons. Mais le doute aura tué, et parfois doute tue encore, y compris en métropole", avertit-il.

• La barre des 48 millions de primo-vaccinés franchie

Après avoir rappelé la nécessité impérieuse de vacciner les femmes enceinte, Olivier Véran a dévoilé les bons chiffres français de la vaccination, qui fait désormais partie des bons élèves européens. "Nous avons franchi ce soir la barre de 48 millions et au rythme actuel nous serons aux 50 millions à la première semaine de septembre" a-t-il dans un premier temps prédit.

"Nous sommes désormais au-dessus du taux de vaccination de la plupart des pays y compris l’Angleterre, longtemps citée en Exemple, après avoir dépassé l’Allemagne et l’Italie. Nous le devons à la mobilisation historique de nos soignants, pompiers, agents des collectivités locales bénévoles ARS et préfets, que je remercie", a-t-il dit, ajoutant que la majorité des tranches d'âge étaient bien couvertes par la vaccination.

• Situation hospitalière tendue en Occitanie et dans les Bouches-du-Rhône

Alors qu'il évoquait la quatrième vague du coronavirus, qui selon lui a touché principalement des jeunes en raison d'une activité sociale plus intense", le ministre de la Santé a également indiqué que cette dernière était "montée rapidement avant de se stabiliser", et qu'elle s'était "concentrée dans les régions les plus touristiques, notamment dans le Sud de la France."

"Certes la situation reste sous étroite surveillance, tendue par endroits, je pense notamment aux hôpitaux des Bouches-du-Rhône ou encore de la région Occitanie. Mais 2200 réanimations (chiffre à date, ndlr) Covid c’est près de trois fois moins que lors de la première vague", a-t-il insisté.

• Véran n'exclut pas une prolongation du pass sanitaire au-delà du 15 novembre

Le pass sanitaire pourrait être prolongé au-delà du 15 novembre "si le Covid ne disparaissait pas de nos vies" d'ici cette échéance fixée par la loi, a encore déclaré le ministre.

"Ce pass ne peut être prolongé au-delà du 15 novembre, sans quoi il nous faudrait un nouveau texte de loi, qui serait à nouveau débattu au Parlement", a-t-il rappelé. "Je ne dis pas que ça ne peut pas arriver, ça pourrait arriver si le Covid ne disparaissait pas de nos vies dans les trois prochains mois", a-t-il ajouté.

Olivier Véran a affirmé que "les dernières réticences sont en train de tomber face au succès du pass sanitaire" qui, associé à un "système de tests efficace et la vaccination massive des Français", a "permis de traverser l'été sans confinement malgré une vague de variant très contagieux".

• Le calendrier de la 3ème dose

Olivier Véran a aussi abordé le sujet de la troisième injection, et évoqué les différents publics qui devraient être concernés par cette dernière.

"Sont concernées les personnes de 65 ans et plus, et ou porteuses de maladies qui les exposent à des risques de formes graves. Ce public, c’est 19 millions de Français qu’on appelle 'public grippe', ceux qui sont appelés à se faire vacciner chaque année contre la grippe. Dans les Ehpad la campagne se fera dès mi-septembre sur quatre semaines. Pour les autres publics les rendez-vous sont ouverts dès lundi. Vous pourrez vous faire vacciner chez les médecins, pharmaciens ou en centre de vaccin. [...] Ce sera un vaccin à ARN Pfizer ou Moderna et ce peu importe les vaccins précédents. Il est toutefois recommandé d’attendre six mois entre la dernière injection reçue et la nouvelle."

En outre, cette nouvelle dose ne bouleversera pas le pass sanitaire. "Il n’y aura pas d’impact sur le pass sanitaire, que vous l’ayez, que vous preniez le rappel ou non vous gardez le bénéfice du pass sanitaire", assure-t-il.

• Peu de cas graves chez les enfants

Finalement, Olivier Véran a évoqué la vaccination chez les plus jeunes, rappelant que "si les 12-17 ans peuvent se faire vacciner et acquérir une protection individuelle conte le virus tout en assurant la protection collective, les plus petits n’ont pas accès aux vaccins."

De plus, selon le ministre, "de nombreuses études cliniques sont en cours et aboutiront dans plusieurs mois pour déterminer si les vaccins sont aussi sûrs et efficaces chez les enfants. Sans ces données aucune agence sanitaire ne peut en autoriser l’utilisation."

"Mais il fait les protéger, en vaccinant nous-même et en respectant gestes barrière dont le port du masque à l’école. Les cas graves sont l’exception chez les enfants, et si certains sont hospitalisés, ils souffrent de maladies les rendant très fragile face au virus ou ce sont des cas d’enfants dont la naissance prématurée a dû être provoquée par une souffrance fœtale, la mère étant elle-même contaminée", conclut-il.
https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV