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Vaccin Moderna et rares cas de myocardites: pour Alain Fischer, "l’analyse bénéfice/risque reste tout à fait positive"

Le professeur Alain Fischer lors d'une conférence de presse gouvernementale en février 2021.

Le professeur Alain Fischer lors d'une conférence de presse gouvernementale en février 2021. - STEPHANE DE SAKUTIN

Le président du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale assure que les complications soulignées par plusieurs études scandinaves sont bien connues et suivies par les autorités sanitaires françaises.

Monsieur Vaccin s'est voulu optimiste. Invité ce vendredi matin sur l'antenne de LCI, Alain Fischer, président du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale, est revenu sur la suspension par plusieurs pays scandinaves du vaccin Moderna pour les hommes de moins de 30 ans. "De ce que je comprends de ce signal qui est arrivé hier, c’est un nombre un peu excessif de complications cardiaques qu’on appelle myocardites, qui sont un risque connu de ces vaccins", a-t-il commencé.

"Je ne connais pas aujourd’hui les chiffres qui ont conduit à cette alerte, cela est suivi de très près en France, les données de l’Agence nationale de sécurité du médicament montrent que ce risque existe, il est connu depuis plusieurs mois, mais si on le compare au risque de développer une atteinte cardiaque beaucoup plus sévère liée à la maladie, il est bien moindre", assure-t-il encore, martelant que "cette inflammation est transitoire et s’estompe au bout de quelques jours."

La balance bénéfice/risque toujours largement positive

Dans la suite de son propos, le professeur d'immunologie pédiatrique a également rappelé que la maladie pouvait donner des symptômes bien plus graves que ceux de la vaccination.

"La maladie peut donner une inflammation du myocarde ou du péricarde, beaucoup plus sévère que celle induite par la vaccination, et avec une fréquence beaucoup plus grande. L’analyse bénéfice/risque, même si on ne la considère que pour le problème cardiaque, reste tout à fait positive", prolonge-t-il.

En guise de conclusion, Alain Fischer a une nouvelle fois tenu à se montrer rassurant.

"Attendons de voir leurs chiffres, les chiffres français ne nous montrent pas ce niveau d’inquiétude, les risques sont très faibles, un pour 100.000, c’est extrêmement faible, mais il faut rester vigilant, ce serait bien qu’il y ait une concertation entre les pays européens."

Vague de suspensions

Ce jeudi, la Finlande avait emboité le pas jeudi à ses voisins nordiques et suspendu "pour l'instant" le vaccin anti-Covid du laboratoire américain Moderna pour les hommes de moins de 30 ans, en raison d'un risque d'inflammation cardiaque.

"Une étude scandinave associant la Finlande, la Suède, la Norvège et le Danemark a établi que les hommes injectés avec le Spikevax de Moderna et âgés de moins de 30 ans avaient un risque légèrement accrû de développer une inflammation du myocarde", a justifié lors d'un point presse Mika Salminen, directeur de l'institut finlandais pour la Santé et le Bien-Etre (THL).

"La plupart de ces cas d'inflammation du myocarde sont bénins et passagers, guérissant d'eux-mêmes en quelques jours mais il y a un risque", a-t-il confirmé. Comme d'autres vaccins sont disponibles, la Finlande recommande désormais que le vaccin Moderna ne soit pas injecté "pour l'instant" à des sujets masculins de moins de 30 ans, mais que le vaccin Pfizer/BioNTech lui soit préféré.

La veille, la Suède a suspendu "par précaution" l'emploi de ce vaccin pour les moins de 30 ans, et le Danemark et la Norvège l'ont formellement déconseillé pour les moins de 18 ans, en raison d'un risque d'inflammation du myocarde et du péricarde, après la seconde injection.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV