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Vaccin: la France, premier pays à recommander une seule dose pour les personnes ayant déjà eu le Covid-19

En France, la seule cible des plus de 75 ans en ville, pour lesquels la vaccination est théoriquement ouverte depuis le 18 janvier, représente 5 millions de personnes

En France, la seule cible des plus de 75 ans en ville, pour lesquels la vaccination est théoriquement ouverte depuis le 18 janvier, représente 5 millions de personnes - Fred TANNEAU © 2019 AFP

L'avis rendu par la Haute autorité de santé doit encore recevoir l'aval du gouvernement.

Les autorités sanitaires françaises ont recommandé vendredi de "ne proposer qu'une seule dose" de vaccin contre le Covid-19 aux personnes "ayant déjà fait une infection" par le coronavirus, devenant ainsi le premier pays à formuler une telle recommandation.

Les personnes guéries du Covid-19 "ont déjà élaboré à l'occasion de l'infection une mémoire immunitaire. La dose unique de vaccin jouera ainsi un rôle de rappel", explique la Haute autorité de santé (HAS) dans son avis, qui doit encore recevoir l'aval du gouvernement.

Cette dose unique devra être administrée minimum trois mois après la contamination, en se rapprochant des six mois, indique la Haute autorité de santé.

2nde dose nécessaire pour les personnes immunodéprimées

"Si la seconde dose de vaccin a déjà été administrée aux personnes ayant un antécédent d’infection par le SARS-Cov-2, les données disponibles à date ne montrent pas de différence du profil de sécurité en dehors de la survenue d’effets de réactogénicité systémique potentiellement plus fréquente", poursuit la HAS.

La HAS indique toutefois que pour les personnes "présentant une immunodépression avérée", il est nécessaire de recevoir la seconde dose vaccinale, "après un délai de trois mois après le début de l'infection par le SARS-CoV-2".

Si une personne est contaminée et contracte le Covid-19 après administration de la première dose de vaccin, elle devra recevoir cette seconde dose également, "mais dans un délai de six mois et pas avant trois mois après l'infection".

Economie de doses

"A ce jour, aucun pays ne s'est clairement positionné sur une vaccination en une dose pour les personnes ayant contracté la Covid-19 antérieurement à la vaccination", souligne l'autorité.

Ces derniers jours, cette solution était évoquée dans plusieurs études réalisées aux Etats-Unis et en Italie, et pas encore évaluées par d'autres scientifiques.

Outre les bénéfices sanitaires, les chercheurs à l'origine de ces travaux soulignaient que faire une seule injection aux personnes déjà malades par le passé pourrait permettre d'économiser des doses dans un contexte d'approvisionnement contraint.

Le gouvernement français suit généralement les avis de la Haute autorité de santé. Fin janvier, il avait toutefois estimé qu'on ne pouvait pas augmenter le délai entre les deux doses de vaccin Pfizer, contrairement à la recommandation émise quelques jours plus tôt par la HAS.

Les autorités sanitaires misent beaucoup sur la progression de la campagne de vaccination pour faire face à la situation épidémique qui demeure fragile, mais le chemin est encore long: jeudi, 2.135.333 personnes avaient reçu au moins une dose de vaccin en France, dont 535.775 personnes deux doses.

Depuis le début de la pandémie de Covid-19, 3,4 millions de cas d'infections confirmées par un test de dépistage ont été enregistrées en France. Davantage de personnes ont probablement contracté le virus, notamment pendant la première vague, lorsque les tests n'étaient pas largement disponibles.

Les 3 vaccins actuellement disponibles nécessitent deux doses

Les trois vaccins contre le Covid-19 actuellement autorisés dans l'Union européenne (Pfizer/BioNTech, Moderna et AstraZeneca/Oxford) nécessitent deux doses pour être pleinement efficaces chez les personnes n'ayant jamais été en contact avec le virus.

Celui de Johnson & Johnson, en cours d'examen par l'Agence européenne du médicament (EMA), nécessite en revanche une seule injection.

C.M. avec AFP