"Un système qui met en danger les enfants": à Toulouse, les soignants de réanimation pédiatrique alertent sur leurs conditions de travail

Fermeture de lits, manque de personnel, contrats précaires... Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, le 15 mai, les soignants du service de réanimation pédiatrique et néonatale du CHU de Toulouse ont exprimé leur mal-être face à la surcharge de travail dans leur unité.
Infirmiers, puéricultrices, auxiliaires, aides-soignants et médecins disent alerter leurs supérieurs sur la dégradation de leurs conditions depuis 2024, mais en vain.
"On espère que, par ce mouvement, la direction va nous apporter les moyens qu'on demande (...) On veut juste travailler comme il faut, avec sérénité", explique une auxiliaire de puériculture à BFMTV.
Dans cette vidéo, visionnée plus de 22.000 fois sur Instagram, ils demandent des conditions de travail "humaines, sûres et stables" afin d'offrir "un accompagnement de qualité" à leurs jeunes patients.
"Notre service est comme un tableau Excel"
Les soignants du CHU de Toulouse dénoncent un service sous pression perçu comme "un tableau Excel" avec des "taux d'occupation" à atteindre au détriment du bien-être du personnel et des patients.
"Nous vous alertons, pas par choix, mais par nécessité, parce que nous refusons de cautionner un système qui maltraite les soignants et met en danger les enfants", affirment-ils dans la vidéo.
En 2024, le CHU de Toulouse était pourtant le meilleur en France selon le palmarès du journal Le Point. Le service de réanimation pédiatrique et néonatale, composé de 22 lits, représente plus de 1.200 enfants (nouveau-nés et adolescents) hospitalisés chaque année.
"Aujourd'hui, on se retrouve parfois à faire des entrées nombreuses durant les nuits, ce qui nous amène à dépasser le quota d'une auxiliaire pour quatre enfants", regrette Adélaïde Courrèges, une auxiliaire de puériculture, auprès de BFMTV,
Une vague de soutien
Face au désarroi du personnel soignant, les habitants de la ville se disent solidaires. "Cet hôpital, on en a besoin. Même les personnes qui viennent des villes aux alentours comme Montauban ou Moissac, et qui possèdent leurs propres hôpitaux viennent ici. Donc je comprends qu'ils ont besoin de plus de renforts et de plus de soutiens. C'est inadmissible qu'ils n'en aient pas", s'agace une passante au micro de BFMTV.
Sur Instagram, les soutiens se sont multipliés après la publication de la vidéo. "Vous n'êtes pas seuls, nous parents sommes là, à vos côtés, pour que votre métier soit respecté et qu'il puisse être exercé dans de bonnes conditions", a écrit la mère d'un ancien patient.
"Vous êtes les derniers remparts et le dernier espoir des parents", a témoigné à son tour un ancien malade soigné il y a dix ans à l'hôpital des enfants. "Sans vous tous et vous toutes, je ne serais pas présent aujourd'hui".
Si les négociations entre la direction et le personnel doivent se poursuivre ce lundi, un préavis de grève a été déposé par l'équipe médicale. Une mobilisation pourrait avoir lieu mercredi 21 mai.