"Elle va très bien": la mère du bébé qui a dû faire 124 km pour trouver des urgences pédiatriques témoigne

Un périple cauchemardesque. Un couple des Mées (Alpes-de-Haute-Provence) a parcouru 124 kilomètres en voiture avec son bébé de 19 mois, en détresse respiratoire, pour trouver des urgences pédiatriques ouvertes, comme l'a raconté Christelle Mongis, la maman, sur BFMTV ce lundi 5 mai.
Le samedi 8 mars, en fin d'après-midi, sa fille commence à avoir "une petite toux et de la fièvre". Depuis Les Mées, Christelle et son mari prennent alors la direction de Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence), une commune située à 30 kilomètres.
Les urgences pédiatriques de Manosque fermées
"Plutôt que d'aller aux urgences pour pas grand chose, on est allé au centre médical à 20 minutes de chez nous", explique-t-elle. Sur place, l'état de sa fille s'empire
"Arrivée là-bas, elle commençait à être en détresse respiratoire", raconte la mère de famille.
Le médecin qui examine son bébé, inquiet, contacte le 15. Au téléphone, l'opérateur prévient que les urgences pédiatriques de Manosque sont sur le point de fermer. "On avait le choix entre Aix-en-Provence et Gap", se remémore Christelle.
Depuis maintenant plusieurs mois, les urgences pédiatriques de Manosque sont régulièrement fermées la nuit, en raison notamment d'un manque de personnel. Pour faire hospitaliser sa fille, Christelle a ainsi deux possibilités: rejoindre les urgences d'Aix-en-Provence, à 78 kilomètres, ou de Gap, à 96 kilomètres.
"On n'a même pas eu les pompiers ou quoi que ce soit... Donc on la mise dans notre voiture pour aller jusqu'à Gap", déplore la mère de famille sur BFMTV.
400 km parcourus au total
Aux alentours de 20 heures, l'enfant est finalement prise en charge immédiatement à l'hôpital de Gap. "Même les infirmières étaient un peu paniquées par rapport à l'état de notre fille", se rappelle Christelle.
"Trois ou quatre doses" d'adrénaline sont administrées à la fillette, mais celles-ci ne suffisent pas à améliorer son état. Elle sera finalement héliporté au milieu de la nuit aux urgences de l'hôpital La Timone de Marseille, puis transférée à Manosque le lundi soir.
"Elle a perdu une heure et demie de traitement, sans oxygène", résume sa mère.
Au total, les parents ont donc parcouru plus de 400 kilomètres. Heureusement, aujourd'hui la petite "va très bien", comme l'a expliqué sa mère sur BFMTV ce lundi 5 mai.
"Ma fille a un médecin traitant qui ne peut pas la soigner"
Invitée à réagir sur la proposition de loi Garot, qui vise à réguler l'installation des médecins pour lutter contre les déserts médicaux, Christelle admet avoir eu "du mal" à trouver un docteur lorsque le sien a pris sa retraite.
"Nous on a eu de la chance d'en trouver un, mais tout le monde n'a pas cette chance-là (...). Il ne prend pas les enfants avant trois ans. Donc ma fille a un médecin traitant, mais qui ne peut pas la soigner", conclut Christelle.
De son côté, le Groupement Hospitalier de Territoire Digne-Manosque, contacté par La Provence, a réagi à ce témoignage. Il explique que le département ne dispose pas d'urgences pédiatriques, mais que "les trois services d’urgence à savoir Digne-les-Bains, Manosque et Sisteron sont habilités à recevoir des enfants et à organiser si besoin une orientation vers un service d’hospitalisation pédiatrique".