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Santé

Un rapport tire la sonnette d'alarme sur l'hygiène des sondes gynécologiques

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- - JEAN-PIERRE MULLER / AFP

Ces sondes utilisées pour le suivi de la grossesse et le dépistage de certaines maladies de l'utérus ou de la prostate ne sont pas suffisamment désinfectées entre deux examens, pointe une étude de la Société française d'hygiène hospitalière remise à Agnès Buzyn.

Des sondes mal nettoyées et potentiellement vectrices de bactéries: un rapport de la Société française d'hygiène hospitalière (SF2H), remis en juin à la ministre de la Santé Agnès Buzyn et dévoilé ce jour par Le Parisien, épingle la désinfection insuffisante des sondes d'échographies utilisées chaque jour par des milliers de gynécologues français. 

Sont concernées les sondes endocavitaires, utilisées dans le suivi de la grossesse mais aussi pour repérer, chez la femme, les pathologies liées à l'utérus ou aux ovaires ; chez l'homme, celles liées à la prostate ou à la vessie.

Ces sondes en plastique doivent, en théorie, être désinfectées avant et après utilisation, pour éviter toute contamination. Le nettoyage préconisé pour ce genre d'équipements s'appelle la "désinfection de niveau intermédiaire" (DNI). Réalisée au moyen d'un appareil dédié, elle permet d'éviter les infections notamment quand l'instrument est en contact avec une muqueuse.

Seulement nettoyée avec une lingette

Or, selon le rapport de la SF2H, c'est loin d'être le cas en France, où, depuis 2007, la réglementation n'impose ce type de nettoyage qu'une fois par jour. Dans la majorité des cas, la sonde est donc seulement protégée par un préservatif puis nettoyée avec une lingette. 

Si le risque de contamination est faible, selon les auteurs du rapport, il n'est pas nul et en première ligne, celui de contracter le papillomavirus.

"Aujourd’hui, il n’y a pas de lien avéré entre soins et contamination. Mais si un jour une corrélation est faite et que nous n’avons pas le bon niveau de sécurité, nous serons dans le scandale sanitaire", assure le texte.

Le rapport demande donc à ce que la France impose la DNI de façon systématique, après chaque examen, comme cela se fait dans la plupart des pays d'Europe. "La France peut-elle rester le seul pays qui de façon officielle affiche un objectif de traitement des sondes de niveau inférieur à l’ensemble de ceux préconisés au niveau international et européen?", interrogent les auteurs. 

Claire Rodineau