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Un médecin généraliste de Cambrai se déconventionne pour fixer ses propres tarifs

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Pour protester contre l'absence de revalorisation des tarifs des consultations, Arnaud Lerouge s'est déconventionné. Une décision qui a une conséquence directe: ses patients ne sont quasiment plus remboursés.

Un vendredi noir dans les cabinets? Tous les syndicats représentatifs des médecins libéraux appellent une nouvelle fois à la grève ce 13 octobre, pour la plupart de manière "illimitée", afin de réclamer la reprise immédiate des discussions avec l'Assurance maladie et une hausse du tarif des consultations, jusqu'à 50 euros (contre 25 euros aujourd’hui).

De rares professionnels n’ont pas attendu ce nouveau bras de fer et ont pris une décision radicale: se déconventionner, afin de pouvoir fixer librement leurs tarifs. C'est le cas d'Arnaud Lerouge, médecin généraliste à Cambrai. Depuis qu'il n'est plus conventionné, il fait payer ses consultations 50 euros.

L'Assurance maladie rembourse ses consultations et ses actes sur la base d'un tarif dit d'autorité. "Quel que soit le montant de la consultation chez un médecin généraliste, vous serez remboursé de 0,61 euro", peut-on lire sur le site service-public.fr

"Je vais donc perdre des patients"

Avant d'être déconventionné, Arnaud Lerouge disait faire des journées à rallonge: jusqu’à 40 consultations par jour et 70 heures de travail par semaine. Le médecin explique souhaiter ralentir, quitte à pénaliser certains patients.

"Je vais baisser ma patientèle certainement un petit peu, je vais donc perdre des patients", reconnaît-il au micro de BFMTV.

"Ce ne sera pas malheureusement pour moi. Ce sera malheureusement peut-être pour eux s’ils ont du mal à retrouver un autre médecin pour se faire soigner. Parce qu'effectivement, on est dans un secteur de pénurie qui s’appelle la France", raille-t-il.

Comme lui, une quarantaine de médecins se sont déconventionnés depuis le début de l’année. Un mouvement extrêmement minoritaire, mais qui témoigne du malaise de la médecine de ville, explique Philippe Cuq chirurgien et porte-parole de l’intersyndicale des médecins libéraux.

"Il faut rouvrir les négociations conventionnelles avec moyens suffisants pour redonner du souffle à la médecine libérale", plaide-t-il à BFMTV. "Les médecins libéraux, ce n'est pas le problème, c'est la solution", assure-t-il.

Les médecins ne seront pas les seuls mobilisés ce vendredi. L'intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, Unsa, Solidaires, FSU) qui avait mené la protestation contre la réforme des retraites a également choisi cette même date du 13 octobre pour sa journée de mobilisation interprofessionnelle. Elle réclame notamment l'augmentation des salaires et des pensions, et l'égalité femmes-hommes.

Margaux de Frouville, Pauline Delevoye, avec Ariel Guez