BFMTV
Santé

Un médecin de La Pitié-Salpêtrière à Paris suspendu pour avoir racketté des migrants

Le médecin était praticien à temps plein à l'hôpital La Pitié-Salpêtrière.

Le médecin était praticien à temps plein à l'hôpital La Pitié-Salpêtrière. - Boris Horvat - AFP

Le praticien de La Pitié-Salpêtrière est suspecté d'avoir délivré à des migrants des certificats médicaux permettant l'obtention d'un titre de séjour en échange de sommes d'argent en liquide.

C'est un signalement d'un bénévole d'une association qui vient en aide aux migrants qui a donné l'alerte. Un médecin de l'hôpital La Pitié-Salpêtrière, dans le 13e arrondissement parisien, a été suspendu mardi de ses fonctions par sa direction et la direction de l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP). Le praticien est soupçonné d'avoir reçu des sommes d'argent en espèce en échange de la délivrance de certificats médicaux en vue de l'obtention d'un titre de séjour. 

"Martin Hirsch, Directeur général de l’AP-HP, et Serge Morel, directeur des hôpitaux universitaires Pitié-Salpêtrière – Charles-Foix, ont pris la décision le 10 mai 2016 de suspendre de ses fonctions à titre conservatoire un médecin exerçant en qualité de praticien hospitalier temps plein à l’hôpital de La Pitié-Salpêtrière", indique-t-on dans un communiqué.

Plusieurs migrants rackettés

D'après le témoignage du bénévole d'une association d'aide aux migrants, un patient bénéficiaire de l'Aide Médicale de l'Etat aurait versé plusieurs sommes d'argent en espèce à ce praticien afin qu'il lui délivre un certificat médical lui permettant de déposer une demande de titre de séjour pour raisons de santé. Selon ces dires, le migrant aurait été mis en lien avec le médecin via un intermédiaire. 

Après ce signalement, l'AP-HP a diligenté une enquête en interne. au terme de cette dernière, le praticien aurait agi à multiples reprises. La direction a alors décidé de signaler ces agissements au parquet de Paris, qui est libre d'ouvrir ou non une enquête. Outre la suspension, l'AP-HP a également signaler les faits au Conseil de l'ordre des médecins.

"Ce type de décision, qui reste très rare, est engagé lorsque la gravité des faits soupçonnés met en cause la confiance de l’institution dans l’action du praticien", précise la direction, qui se désole que ce type de faits "mettent en cause la probité requise d’un médecin au plan de sa déontologie professionnelle."

J.C.