BFMTV
Santé

Un médecin agressé toutes les dix heures en France en 2014

Un médecin et un patient à l'hôpital civil de Strasbourg en octobre 2014 (image d'illustration)

Un médecin et un patient à l'hôpital civil de Strasbourg en octobre 2014 (image d'illustration) - FREDERICK FLORIN / AFP

Si les agressions contre les médecins ont diminué par rapport à 2013, il y a toujours 900 agressions par an en France, dénonce l'Ordre des médecins.

Agression pour un arrêt maladie refusé ou une attente jugée excessive, menace pour un refus de prescription: le nombre d'incidents recensés par les médecins en 2014 "reste particulièrement élevé", s'inquiète l'Ordre des médecins.

Selon une enquête annuelle rendue publique ce vendredi par l'Observatoire pour la sécurité des médecins, 4,5 médecins sur 1.000 ont signalé un incident en 2014. Les médecins généralistes, qui représentent 54% de la population médicale, demeurent de loin les plus touchés par les agressions (61%), suivis par les ophtalmologues (7%), les dermatologues (4%), les gynécologues-obstétriciens (3%), les rhumatologues (3%) ou les psychiatres (3%).

Augmentation des agressions chez les médecins de ville

Si les agressions sont moins nombreuses qu'en 2013, les incidents dans le cadre d'un exercice de médecine de ville ont augmenté de 8 points en un an. Les cabinets de centre-ville sont également de plus en plus concernés, avec presque six incidents sur dix enregistrés.

Largement majoritaires, les "atteintes aux personnes" (agressions verbales et menaces) régressent néanmoins par rapport à 2013 (73%, contre 78%). Les agressions physiques représentent toujours 11% des déclarations. Dans 4% des cas, l'agresseur était armé, le plus souvent d'un couteau, d'un cutter, d'un revolver ou d'une arme automatique.

Les femmes médecins ont été à l'origine de 47% des fiches recensées. Elles représentent 44% de la profession. Par ailleurs, le fait d'avoir un secrétariat ne protège guère des violences potentielles: 58% des médecins agressés en disposaient.

"Les niveaux très élevés mesurés depuis deux ans témoignent d'une progression significative de ces faits", relève l'enquête. Ils traduisent sans doute aussi "un besoin accru de déclarer les incidents". Le taux d'interruption de travail à la suite d'un incident est resté stable: 8%, dont 2% donnant lieu à une interruption supérieure à 8 jours.

Des victimes qui ne portent pas plainte

Pourtant, malgré une petite amélioration, plus d'un incident sur deux (52%) reste sans suite légale, déplore l'Ordre des médecins. Sur l'ensemble des incidents recensés, 34% ont été suivis d'un dépôt de plainte et 14% d'une main courante. Cependant, les fiches qui permettent de remonter ces informatiosn sont facultatives ne permettent pas de calculer précisément l'évolution du nombre total des incidents survenus en France. 

S.V. avec AFP