Un gant semi-électronique pour détecter le cancer du sein

Une équipe de chercheurs japonais et américains a annoncé avoir conçu un matériau sensible très souple qui pourrait à l'avenir permettre de détecter plus finement par palpation une anomalie mammaire signe d'un possible cancer du sein - 26 janvier 2016 - Photo d'illustration - AFP
Une équipe de chercheurs japonais et américains a annoncé, le 11 janvier dernier, avoir conçu un matériau sensible très souple qui pourrait à l'avenir permettre de détecter plus finement par palpation une anomalie mammaire signe d'un possible cancer du sein.
Ce matériau semi-électronique à base de nanotubes de carbone peut former un gant, très fin, capable de mesurer précisément les variations de pression. Le monde scientifique sait depuis des années déjà qu'une structure de ce type peut en théorie constituer un excellent capteur de déformation ou de pression qui augmente la fiabilité des données avec un minimum de calculs et d'électronique.
Vers une palpation imparable?
"Les doigts sensibles d'un médecin expérimenté sont capables de détecter une tumeur de petite taille mais ce qu'ils ressentent ne peut se mesurer" et se traduire en données numériques pouvant ensuite être partagées, a expliqué à le professeur Takao Someya de l'Université de Tokyo. Ce dispositif permettrait aussi de pallier le manque d'expérience ou de formation adéquate à la palpation de nombre de médecins.
"A l'avenir nous pourrions ainsi enregistrer et rendre tangibles certaines sensations qui ne peuvent être ressenties que par un praticien expérimenté", ajoute le professeur Someya. Le prototype carré de 4,8 cm de côté créé permet d'évaluer la pression en 144 points simultanément.
Inutilisable sur des surfaces complexes
"Les capteurs de pression conventionnels sont assez souples pour embrasser des surfaces comme la peau humaine, mais ils ne peuvent pas précisément mesurer les variations de pression lorsqu'ils sont tordus ou fripés, ce qui les rend inutilisables sur des surfaces complexes et de forme mouvante", explique dans un communiqué l'équipe des professeurs Takao Someya et Sungwon Lee de l'Université de Tokyo associés à Zhigang Suo de l'Université de Harvard.
Une feuille de métal dorée
"Nous avons testé les performances de notre capteur avec un vaisseau sanguin artificiel et avons ainsi vérifié qu'il pouvait mesurer de faibles variations de pression", a précisé l'équipe dont les travaux sont détaillés dans un article à paraître mardi sur le site internet de la revue britannique Nature Nanotechnology.
Cette membrane synthétique est originellement transparente mais une fois assemblée avec les transistors, commutateurs organiques et circuits, l'ensemble ressemble à une feuille de métal doré, dont l'épaisseur va de 3,4 à 8 micromètres (millionièmes de mètre).
Le produit doit encore gagner en durabilité avant de pouvoir prétendre devenir utilisable en milieu médical, ont cependant reconnu les chercheurs.