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Santé

UFC-Que Choisir recense 400 cosmétiques contenant des ingrédients "indésirables"

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- - Un rayon de produits cosmétiques et d'hygiène dans une parapharmacie à Caen le 23 juin 2015 - CHARLY TRIBALLEAU, AFP/Archives

L'association UFC-Que Choisir a publié sa liste des produits cosmétiques "contenant un ou plusieurs ingrédients indésirables". En un an, le nombre de produits sur la liste a doublé.

L'association UFC-Que Choisir recense désormais "près de 400 produits" cosmétiques "contenant un ou plusieurs ingrédients indésirables" et appelle mardi les pouvoirs publics à "instaurer des mesures réglementaires plus protectrices".

Depuis son lancement en février 2016, cette liste a plus que doublé, déplore dans un communiqué l'organisme de protection des consommateurs.

UFC-Que Choisir a dans sa ligne de mire "onze substances ou familles de substances indésirables préoccupantes", dont les perturbateurs endocriniens tels que le BHA ou les butyl- et propyl-parabens, ainsi que des allergènes comme la methylisothiazolinone (MIT). 

"Les fabricants auraient pu anticiper"

"Même les produits pour bébés ne sont pas épargnés", souligne l'organisme, en regrettant par exemple la présence de phenoxyethanol, un conservateur toxique pour le foie, dans plusieurs crèmes destinés aux nourrissons. 

"L'année dernière, nous avions 200 produits listé sur notre site, il y en a seulement 25 qui ont changé de formule", regrette Fabienne Maleysson, journaliste à UFC-Que Choisir, interviewé sur RMC par Jean-Jacques Bourdin. "Ce n'est pas très étonnant qu'ils n'aient pas réagit tout de suite, un produit ne se reformule pas en claquant des doigts. Cela dit, il y a beaucoup d'ingrédients sur lesquels on alerte et sur lesquels les experts et les scientifiques, avaient déjà alertés. Les fabricants auraient pu anticiper".

Réglementation laxiste

Toutefois, "mis à part quelques rares produits en infraction avec la loi, la présence de ces composés indésirables est légale, à la faveur d'une réglementation laxiste", s'indigne UFC-Que choisr

Pour les perturbateurs endocriniens par exemple, "les projets de définitions proposés par la Commission européenne exigent un niveau de preuve si élevé que, dans la pratique, aucune substance ne se verrait interdite", regrette l'organisation.

Elle presse donc "les pouvoirs publics européens de mettre en oeuvre sans délai les recommandations des experts en matière de retrait des substances, d'encadrer strictement les allégations d'étiquetage (comme les mentions 'hypoallergénique' ou 'sans paraben') et, plus généralement, de proposer une nouvelle définition des perturbateurs endocriniens permettant un retrait effectif de ces substances nocives".

La Fédération des entreprises de la beauté réagit

La fédération des entreprises de la beauté (Febea) a promptement réagi mardi en affirmant dans un communiqué que les produits cosmétiques vendus en Europe étaient "sûrs".

La réglementation européenne est "la plus stricte" au monde en la matière, et elle évolue pour tenir compte des dernières connaissances scientifiques en s'appuyant sur un comité d'experts indépendants, a affirmé la Febea.

Par ailleurs le secteur prend des engagements "forts" qui vont au-delà des réglementations, les entreprises ayant pour "priorité absolue" la sécurité des consommateurs, a encore insisté la fédération.

G.D. avec AFP