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TOUT COMPRENDRE - Vaccins contre le Covid-19: comment vont se passer les tests sur des volontaires en France?

Une plateforme a été lancée afin de recruter des volontaires pour de larges essais cliniques pour un vaccin contre le coronavirus.

Une plateforme a été lancée afin de recruter des volontaires pour de larges essais cliniques pour un vaccin contre le coronavirus. - AFP / BFMTV

L'Inserm cherche 25.000 volontaires afin de tester des vaccins contre le coronavirus actuellement en développement.

Alors que plus d'un million de personnes ont succombé des suites du coronavirus à travers le monde, la nécessité de trouver un vaccin se fait de plus en plus pressante. Pour effectuer les tests nécessaires à la mise en circulation d'un vaccin, l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) est à la recherche de 25.000 volontaires.

Une plateforme, covireivac.fr, a été lancée ce jeudi afin de centraliser les pré-inscriptions des personnes qui souhaiteraient participer aux essais. Une conférence de presse virtuelle a été donnée en fin de matinée afin de présenter le projet.

À ce jour, plus de 200 "candidats-vaccins" sont en développement à travers le monde, plus de 40 d'entre eux en sont aux essais cliniques et une petite portion se trouve en troisième et dernière phase, a détaillé l'infectiologue et praticienne à l'hôpital parisien Cochin, Odile Launay, ce jeudi matin au cours de la conférence de presse des membres de l'équipe de coordination du projet.

· Qui peut être volontaire?

L'inscription est ouverte à toute personne qui le souhaiterait, sous réserve qu'elle soit majeure. En revanche, il n'y a pas de limite d'âge pour s'inscrire.

La seconde réserve tient à des raisons de santé: il ne faut pas présenter de contre-indication à la vaccination, telle qu'une grave maladie ou un traitement immunosuppresseur, c'est-à-dire un traitement qui ralentit le système immunitaire.

Les pathologies qui exclueront des personnes de certains essais dépendront du vaccin qui doit être testé.

· Quels sont les profils recherchés?

Il n'y a pas spécifiquement un seul profil de volontaire recherché pour mener ces essais.

"Nous recherchons des hommes et des femmes, des jeunes et des moins jeunes", indique la plateforme.

Les scientifiques soulignent qu'ils souhaiteraient notamment voir se porter volontaires des personnes âgées de plus de 65 ans, ainsi que des personnes présentant des facteurs de risque du Covid-19, tels que des personnes diabétiques, en situation de surpoids, faisant de l'hypertension artérielle ou encore une insuffisance rénale.

L'objectif est de trouver un vaccin efficace pour tous, alors même que ces personnes "devront être parmi les premières vaccinées".

· Quelle est la procédure pour s'inscrire?

Pour s'inscrire, il est d'abord nécessaire de se rendre sur la plateforme covireivac.fr. Là, il est possible de s'informer via les différents onglets sur les conditions et implications de l'essai voire ses potentielles contraintes, puis de procéder à l'inscription.

Il est nécessaire de répondre à un court questionnaire sur sa santé ou ses pathologies potentielles. Cette action ne vaut pas garantie de participation à l'essai: il faut ensuite attendre d'être contacté pour participer à un essai. Il faut aussi garder à l'esprit que le fait de ne jamais être rappelé est une possibilité.

Sous réserve d'un rappel, un rendez-vous est ensuite pris avec un médecin, qui explique les tenants et aboutissants de l'essai, avant de recueillir le consentement du volontaire. La quatrième étape consiste à se faire administrer le vaccin ou le placebo. Le volontaire est ensuite suivi pour une durée minimale de trois mois.

"Une fois l'essai terminé, le volontaire continuera à être suivi pendant 1 à 2 ans dans le cadre d'un programme de surveillance", précise la plateforme.

Les premiers essais doivent commencer à la fin de l'année 2020 ou dans le courant du premier trimestre de 2021. Il faudra a minima attendre six mois après le début d'un essai pour avoir les premiers résultats, un délai purement indicatif.

En tant que médicament, l'administration d'une substance peut provoquer des effets secondaires indésirables, qui peuvent être mineurs ou beaucoup plus graves. Ainsi, les effets indésirables peuvent se cantonner à des rougeurs ou douleurs lors de l'injection ou après. Une fièvre ou des douleurs peuvent également survenir par la suite.

Toutefois, la plateforme souligne que "les effets indésirables graves sont beaucoup plus rares", détaillant qu'il s'agit d'invalidités importantes et durables, pouvant nécessiter une hospitalisation ou mettre la vie en danger.

"On veut aussi avoir le maximum d'informations sur l'inocuité d'un nouveau vaccin et donc le nombre de participants et la façon dont vont être suivis ces participants sont des facteurs très importants", notait la professeure Odile Launay ce jeudi.

"Il va y avoir un enjeu très important de surveillance de l'inocuité et de la sécurité", a abondé le généraliste Olivier Saint-Lary.

Pour prouver leur efficacité, les essais dépendent également de la circulation du virus, souligne Odile Launay: "Si le virus ne circule pas beaucoup, s'il ne circule plus, se posera la question de comment montrer l'efficacité de ces vaccins."

Clarisse Martin Journaliste BFMTV