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Santé

Robert Ménard va tester des "patchs anti-ondes" sur des employés de Béziers

Robert Ménard, maire de Béziers, le 21 mai 2015.

Robert Ménard, maire de Béziers, le 21 mai 2015. - AFP

Le maire de Béziers soutenu par le Front national, Robert Ménard, vient de faire adopter un partenariat avec une entreprise biterroise qui conçoit des "patchs anti-ondes électromagnétiques". Son objet? Tester ces patchs sur trente employés municipaux, sur la base du volontariat. Des employés de la ville qui serviront de "cobayes", dénonce l'opposition.

Robert Ménard, maire de Béziers soutenu par le Front national, a décidé de s'attaquer aux ondes électromagnétiques. Le conseil municipal a adopté le 5 mai dernier, par 45 voix contre 4, une convention avec l'entreprise Ginko, qui conçoit des "patchs anti-ondes électromagnétiques".

L'objet de ce partenariat: expérimenter ces patchs sur trente employés municipaux, sur la base du volontariat, pour en vérifier l'efficacité, selon le document officiel consulté par Metronews, qui révèle l'information.

"Evaluation clinique"

Ces patchs seront apposés sur les ordinateurs et les téléphones portables, et seront portés par les employés volontaires eux-mêmes, sous la forme de "pendentifs large spectre". "Un test grandeur nature qui devrait débuter aux alentours du 17 juin", écrit encore le site.

Une "évaluation clinique de certaines performances musculaires" sera menée sur les volontaires, dont quinze seront placés sous placebo, à la fin d'une première période d'évaluation prévue pour durer six mois, le tout "en lien avec le médecin du travail de la ville de Béziers".

Des risques pour la santé?

Les patchs anti-ondes électromagnétiques conçus par l'entreprise biterroise, est-il expliqué dans une brochure, fonctionnent "sur le principe du déphasage à 180°". Un principe, rappelle encore Metronews, qui est loin d'avoir prouvé son efficacité.

Pire, dans un rapport de l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) publié en septembre 2013, des experts pointent que ce type de protection risque "d'augmenter le niveau d'exposition de l'utilisateur".

"Cobayes"

"On demande ni plus ni moins à des employés municipaux de jouer les cobayes", déplore l'élu communiste Aimé Chouquet dans les colonnes de Metronews.

"Les agents volontaires ne vont pas avaler un médicament, ils passeront juste des tests physiques", se défend Adil Choukri-Touri, conseiller municipal de la majorité (sans étiquette) en charge de l'informatique auprès de Robert Ménard, à l'origine de la convention. "Pour l'instant, il est vrai, nous ne sommes pas en mesure d'affirmer l'efficacité de ces patchs, c'est pour cela que nous la testons". Robert Ménard, lui, n'a pas souhaité commenté l'information.

C. P.