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Santé

Produits sucrés: manifestation à La Réunion pour faire appliquer la loi Lurel

Ici, en Martinique en mars 2013. Les Réunionnais demandent l'application de la loi Lurel interdisant l'ajout de sucre dans les produits alimentaires.

Ici, en Martinique en mars 2013. Les Réunionnais demandent l'application de la loi Lurel interdisant l'ajout de sucre dans les produits alimentaires. - -

Plus de 500 personnes ont dénoncé devant la préfecture de Saint-Denis la non-application de la loi interdisant l'ajout de sucre dans les produits alimentaires. Le diabète touche 10% de la population et tue 250 personnes par an sur l'île.

Plusieurs centaines de Réunionnais ont manifesté samedi devant la préfecture de Saint-Denis pour demander l'application de la loi Lurel interdisant outre-mer la distribution de produits plus sucrés qu'en métropole, s'alarmant des ravages du diabète qui touche 10% de la population et tue 250 personnes par an sur l'île.

Brandissant des pancartes "Diabète: arrêtons le massacre, appliquez la loi Lurel", "on se sucre sur notre dos", plus de 500 personnes ont dénoncé devant les grilles de la préfecture la non-application de la loi de l'ex-ministre de l'Outre-Mer, Victorin Lurel, interdisant l'ajout de sucre dans les produits alimentaires.

"Sous prétexte que les Réunionnais aiment les aliments sucrés, on met deux fois plus de sucre qu'en métropole dans nos sodas ou nos yaourts et on fabrique une civilisation de diabétiques", a dénoncé Philippe Doli-Thonon, président de l'Association diabète nutrition (ADN) qui compte plus de 1.000 adhérents.

"Business vicieux"

Un Réunionnais sur 10 est atteint du diabète, selon le président de la Mutualité de la Réunion Théodore Hoarau, à l'origine du assemblement. "Cette maladie est responsable de 250 morts par an, soit 4 fois le taux de décès brut métropolitain dû au diabète, et de 1.000 amputations par an".

"Son coût est de 560 millions d'euros, c'est trois fois plus qu'en métropole", a-t-il ajouté, pointant du doigt le "business vicieux" du diabète dont profite, selon lui, certaines associations et l'industrie agro-alimentaire ou pharmaceutique.

"Il ne faut pas nous considérer comme des Français de seconde zone", a déploré Aude-Palant Vergoz, présidente de l'UCOR, principale association de consommateurs de l'île, réclamant d'appliquer "au plus vite la loi Lurel".

Votée en mars 2013 et publiée au Journal officiel en juin, la loi n'est toujours pas en vigueur, faute d'un "arrêté interministériel qui doit être signé par les ministres des Finances, de la Santé, de l'Agriculture et de l'Outre-mer", selon Théodore Hoarau.

C.P. avec AFP