Porte-avions français contaminé: le Covid-19 introduit à bord avant l'escale à Brest mi-mars

Le porte-avions Charles de Gaulle - Image d'illustration - BFMTV - -
Le commandement du porte-avions Charles de Gaulle et son équipe médicale ont eu une "confiance excessive" dans la capacité du bâtiment et de son escorte "à faire face au coronavirus", mais n'ont pas commis de "faute", a estimé ce lundi la ministre des Armées Florence Parly.
Livrant à l'Assemblée nationale les conclusions de deux enquêtes sur la contamination de deux-tiers de l'équipage du porte-avions français, la ministre a précisé que le Covid-19 avait été introduit pour la première fois à bord du porte-avions en Méditerranée, avant une escale à Brest mi-mars, où il a été réintroduit à bord.
"Des erreurs" commises mais "pas de faute"
Après une escale du porte-avions français du 21 au 26 février au port de Limassol, à Chypre, des "mouvements aériens ont amené jusqu'à lui du personnel en renfort, en relève ou revenant à bord", "depuis Chypre, la Sicile, les Baléares, l'Espagne continentale et le Portugal".
"C'est à l'occasion d'un de ces mouvements" en Méditerranée, "après Chypre et avant l'escale de Brest (du 13 au 16 mars), que l'enquête situe les premières introductions du virus à bord", a déclaré Florence Parly.
"L'escale à Brest du 13 au 16 mars n'est donc pas la cause de la première introduction du virus à bord, mais elle a été l'occasion de réintroduction de celui-ci et facteur d'accélération de sa propagation", selon l'enquête, même si "des mesures de distanciation ont été prises à la suite de l'escale à Brest", et "ont considérablement ralenti la propagation du virus au sein de l'équipage", a souligné la ministre.
La quasi-totalité des marins guéris
"Le revers, c'est qu'elles ont beaucoup pesé et sur les liens de commandement et le moral de l'équipage", a-t-elle fait valoir. "Au terme de la quatorzaine imposée à bord, le 30 mars, le commandement a assoupli ces mesures très strictes. Un concert a été organisé le 30 mars avec l'orchestre du navire, dans le respect des mesures de distanciation que vous connaissez... Une décision sans doute par excès de confiance du commandement et du service médical dans sa maîtrise de la situation", a-t-elle poursuivi.
Toutefois, d'après l'enquête, "le commandement a toujours eu le souci de la santé de son équipage" et "a constamment veillé à prévenir ce risque sur la base des infos dont il disposait", a insisté Florence Parly, en affirmant que les conclusions des investigations soulignaient certes que "des erreurs" avaient été commises mais "pas de faute".
La quasi-totalité des quelques 1000 marins du porte-avions, testés positifs au Covid-19 à bord ou à leur retour à terre, ont été déclarés guéris et sont sortis de l'hôpital ou de leur confinement.