PMA pour toutes: seulement 21 enfants nés depuis le vote de la loi, de nombreuses grossesses en cours

Ce chiffre relativement bas peut s'expliquer par le décalage qui existe entre les demandes, en nette augmentation, et le délai d'attente depuis la prise du premier rendez-vous jusqu'à la première tentative.

Un chiffre bas, mais qui devrait exploser en 2023. Selon des chiffres publiés ce mercredi par l'Agence de la biomédecine, 21 bébés nés de couples de femmes ou de femmes seules ont été recensés en France depuis le vote de la PMA pour toutes. Cette statistique est la première du genre, après l'adoption par le Parlement de la loi bioéthique le 29 juin 2021, qui ouvrait la PMA à toutes les femmes.

Contactée par Le Parisien, Silvia Alvarez, gynécologue à Paris et membre du collectif des centres privés d’AMP (assistance médicale à la procréation), tempère cette donnée. "Il faut reconnaître que 21 naissances, ce n’est pas beaucoup. Il faut aussi voir ce que vont donner les 444 grossesses évolutives qui étaient comptabilisées au 31 décembre", dit-elle.

"Processus de normalisation"

De plus, au-delà des simples naissances, Claire de Vienne, médecin référent à l'Agence de la biomédecine, la structure qui encadre le don de gamètes et la procréation médicalement assistée ou "PMA", indique que le plus important reste le nombre de demandes de PMA.

Au total, ont été recensées quelque 22.800 demandes de premières consultations pour une assistance médicale à la procréation avec don de spermatozoïdes de la part des couples de femmes et des femmes seules depuis la mise en application de cette loi.

"On a été surpris par l'ampleur des demandes et maintenant on va entrer dans un processus de normalisation", se réjouit Claire de Vienne.

Environ 14 mois d'attente

Dans le détail, sur la seule année 2022, près de 9300 demandes ont été enregistrées au premier semestre pour une première consultation en vue d'une AMP avec don de spermatozoïdes au bénéfice de couples de femmes ou de femmes non mariées, suivies d'un ralentissement à 5800 demandes au deuxième semestre.

Reste que le délai de prise en charge pour une AMP avec don de spermatozoïdes continue à varier fortement d'un centre à l'autre. Le délai moyen est toutefois en voie de stabilisation et était estimé à 14,4 mois au niveau national, depuis la prise du rendez-vous jusqu'à la première tentative, poursuit l'agence qui compte réduire ce délai avec l'ouverture de nouveaux centres dédiés à cette activité.

De fait, dans les mois à venir, le chiffre de 21 naissances est appelé à augmenter drastiquement.

En outre, depuis l'entrée en vigueur de la loi, près de 2000 premières tentatives d'AMP ont été réalisées au bénéfice de couples de femmes (47%) ou de femmes non mariées (53%). Et au 31 décembre 2022, près de 5600 personnes étaient en attente d'une AMP avec don de spermatozoïdes, dont 36 % de couples de femmes et 38 % de femmes non mariées.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV