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Santé

Plus d’un passage aux urgences sur quatre concerne un enfant

L'entrée des urgences du CHU de Nantes (illustration)

L'entrée des urgences du CHU de Nantes (illustration) - Loic Venance / AFP

Selon une étude de la Drees publiée ce jeudi, les enfants de moins de 15 ans représentent 27% de l’ensemble des passages aux urgences. Ils recourent davantage à ces services que les adultes, à l’exception des plus de 85 ans.

C’est une chute, une gastro-entérite ou une bronchiolite. Pour ces motifs, de nombreux parents optent pour les urgences hospitalières, soit en première intention, soit sur redirection du pédiatre. Les recours sont si nombreux que les enfants de moins de 15 ans représentent plus d’un passage aux urgences sur quatre (27%) dans notre pays, comme le rapporte une étude publiée ce jeudi par la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques).

"Immédiateté des besoins"

Selon le Professeur Ricardo Carbajal, chef du service des urgences pédiatriques de l’hôpital Armand Trousseau à Paris (AP-HP), plusieurs facteurs expliquent le "réflexe urgences" pour les plus jeunes:

"Il y a d’abord le manque de disponibilité de la médecine de ville. Les pédiatres et médecins généralistes, de moins en moins nombreux, ont peu de place pour les problèmes inopinés. Ensuite, les permanences ou gardes médicales sont moins fréquentes qu’avant. Je note enfin une évolution de la société sur l’immédiateté des besoins, avec parfois une inquiétude voire une intolérance devant les symptômes. Avant, les parents attendaient un ou deux jours pour la fièvre d’un enfant. Désormais, on voit certains arriver à l’hôpital dans l’heure".

Des passages plus courts que ceux des adultes

Pour ses conclusions, la Drees s’est fondée sur une enquête nationale réalisée en juin 2013. Il en ressort que sur les motifs, la prise en charge des enfants se différencie de celle des adultes (15 à 74 ans): "Elle concerne davantage la traumatologie", c’est-à-dire les chutes, et "comporte moins d’examens complémentaires", comme des radios ou des analyses de sang. La durée de passage des enfants aux urgences est ainsi plus courte, même en cas d’hospitalisation.

Les moins de 6 mois prioritaires

Autre enseignement de l’étude de la Drees, la prise en charge des nourrissons de moins de 6 mois est plus rapide que celle des autres enfants, en raison de leur plus grande vulnérabilité. "C’est vrai que l’âge est pour nous un critère de tri sélectif prioritaire", nous explique le Professeur Carbajal, dont le service parisien enregistre 55.000 passages chaque année. Ces bébés sont plus souvent soumis à des analyses biologiques que les enfants plus âgés.

Un quart des nourrissons seront hospitalisés à la suite de leur passage aux urgences. "Dans mon service, les principaux motifs d’hospitalisation sont les bronchiolites et la fièvre", poursuit le médecin, qui recense jusqu’à 250 passages par jour en hiver. Au niveau national, chez les moins de trois mois, les sifflements respiratoires sont à l’origine de plus d’un passage aux urgences sur quatre (26%). 

Margaux de Frouville