Pénurie de médicaments: le problème sera réglé "dans les semaines et mois qui viennent"

Le ministre de la Santé François Braun à la sortie de l'Elysée, le 2 novembre 2022 à Paris - Thomas SAMSON © 2019 AFP
Le ministre de la Santé François Braun a reconnu, dans l'émission Le Grand Jury ce dimanche sur RTL, "des tensions" sur l'approvisionnement en médicaments en France. Interrogé pour savoir quand ce problème serait réglé, le ministre a jugé que cela était "difficile à dire", ajoutant que cela pourrait avoir lieu "dans les semaines et mois qui viennent".
Dans le détail, le ministre a fait savoir que pour le paracétamol, la situation devrait revenir à la normale dans les prochaines semaines. En ce qui concerne l'antibiotique amoxicilline, principal antibiotique prescrit aux enfants en France pour lutter contre une série d'infections bactériennes comme certaines otites et pneumonies, cela pourrait durer plusieurs mois puisque le ministre a indiqué que cela pourrait durer "jusqu'en mars prochain".
Hausse de la demande après la crise Covid
"L'enjeu, qui est majeur, c'est que ce ne sont pas des médicaments qui sont produits en France", a expliqué François Braun sur le plateau de l'émission, posant la question: "alors qu'est-ce qu'on fait?".
Pour le paracétamol, le ministre a rappelé que les pharmaciens limitaient désormais le nombre de boîtes distribuées, et les chaînes de production ont été interpellées pour augmenter leur rythme. Quant à l'amoxicilline, "l'ensemble du secteur a été remobilisé" et la revente de ce produit à d'autres produits a été interdite.
Des propos qui ont fait réagir l'observatoire de la transparence dans les politiques du médicament ce dimanche, déplorant "des déclarations tardives". "Le ministre reprend enfin les alertes que nous lançons depuis des semaines sur les pénuries d'antibiotiques, mais sans apporter le moindre élément concret sur des solutions", écrit l'Observatoire dans son communiqué.
La disponibilité des médicaments est affaire de volonté politique, non de communication optimiste sans agenda opérationnel. Le ministre se contente donc de reprendre les éléments de langage de l'ANSM de vendredi, sans la moindre volonté politique de s'attaquer aux causes structurelles des pénuries, par des outils comme la production locale publique.
Plus tôt, les autorités avaient appelé les médecins et les patients à n'utiliser ces antibiotiques que si nécessaire. Vendredi, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) avait évoqué une situation "de fortes tensions d'approvisionnement" qui pourrait durer jusqu'en mars.
Selon les autorités sanitaires, cette pénurie s'explique par une hausse de la demande après plusieurs années marquées par la crise du Covid et de multiples restrictions sanitaires qui avaient réduit la propagation de certaines maladies.