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"Pas des produits ordinaires": l'ANSM lance une campagne de prévention contre l'automédication

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Afin de lutter contre l'automédication des Français, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé liste les différents dangers inhérents à cette pratique et conseille de se rapprocher d'un professionnel de santé.

"Les médicaments ne sont pas des produits ordinaires, ne les prenons pas à la légère." Dans une grande campagne d’information et de sensibilisation lancée ce mercredi, l'ANSM, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, souhaite pointer les dangers de l'automédication et enjoindre les Français à cesser les mauvaises habitudes sanitaires.

Il faut dire que ces mauvais gestes ont la peau dure. Selon une enquête de Viavoice réalisée en parallèle de cette campagne, 3 Français sur 10 disent adapter la dose ou la durée des médicaments prescrits, tandis que 1 sur 5 assure prendre des doses plus fortes ou plusieurs médicaments à la fois. Pire, ces travaux révèlent également que la moitié des interrogés donnent un médicament à un proche qui souffre des mêmes symptômes.

Plusieurs formats

Cette campagne se décline en plusieurs formats. En plus d'un site dédié, lesmedicamentsetmoi.fr, des affiches et fichiers audios ont été réalisés, tout comme un dépliant dédié au grand public et une vidéo d'une vingtaine de secondes qui sera diffusée sur différentes plateformes.

Sur ces formats, plusieurs comparaisons avec des échanges de la vie quotidienne sont faites. "Les épices, ça marche bien quand on les mélange, pas les médicaments", peut-on lire sur une affiche, tandis qu'une autre stipule qu'"une perceuse ça se prête entre voisins, pas les médicaments."

Une affiche mise en place par l'ANSM pour sa campane de prévention
Une affiche mise en place par l'ANSM pour sa campane de prévention © ANSM
"Un médicament c’est prescrit pour une pathologie particulière, pour une seule personne. Je ne conseille à personne d’échanger les médicaments ou les donner à un voisin parce qu’on pense qu’on a les mêmes symptômes que lui", explique à BFMTV le pharmacien Frederic Desmoulins.

Dans un communiqué de presse, l'ANSM insiste fortement sur la "balance bénéfice/risque" de chaque médicament, évaluée par les autorités sanitaires.

L'Agence rappelle également que la mauvaise utilisation d'un médicament peut provoquer la survenue d'effets indésirables, "de la simple nausée jusqu’au décès", ainsi que d'une inadaptation de la prise en charge de la pathologie, "qui constitue alors une perte de chance" de guérison.

Tous les médicaments concernés

Ces conseils s'appliquent à tous les médicaments, et pas uniquement à ceux prescrits sur ordonnance.

"La vigilance doit être de rigueur sur tous les médicaments. Qu’ils soient des médicaments prescrits ou sans ordonnance", nous confirme Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice générale de l’ANSM.

La campagne appelle également à la plus grande vigilance en ce qui concerne les médicaments périmés, qui au mieux peuvent devenir inefficaces, au pire contaminés par des bactéries. Il convient ainsi de faire très attention à leur durée de conservation et, en cas de doutes, de se rapprocher de professionnels qualifiés.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV