BFMTV
Santé

"On entre dans une période de fortes turbulences avec Omicron": l'alerte de Gabriel Attal avant les fêtes

Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, lors d'une conférence de presse à l'Elysée, le 10 novembre 2021

Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, lors d'une conférence de presse à l'Elysée, le 10 novembre 2021 - Ludovic MARIN © 2019 AFP

Le porte-parole du gouvernement s'est inquiété de la progression "foudroyante" du variant Omicron. Mais il juge que les efforts de chacun et la campagne de rappel contribueront à conjurer la menace.

"Ce qui est certain, c'est qu'Omicron rebat les cartes". C'est avec gravité que le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal s'est exprimé ce mardi sur le plateau des 4 Vérités de l'émission Télé Matin sur France 2, en évoquant le variant détecté pour la première fois en Afrique du sud en novembre et qui prolifère depuis, et particulièrement au Royaume-Uni.

"On entre dans une période de fortes turbulences avec Omicron qui se traduit au Royaume-Uni par un déluge de contaminations", a-t-il souligné.

La bonne nouvelle, la mauvaise et le point d'interrogation

Il est encore trop tôt pour juger exactement de la prévalence du variant Omicron dans l'Hexagone mais on déplore actuellement l'enregistrement de 50.000 nouveaux cas en moyenne par jour. "Ce qui est certain, c'est qu'Omicron rebat les cartes", a d'abord lancé Gabriel Attal, filant ensuite la bande-annonce de son intervention:

"Il y a une bonne, une mauvaise nouvelle... et un point d'interrogation".

"La mauvaise, ce variant est nettement plus contagieux que tout ce qu'on a connu. On estime que le nombre de cas double tous les deux à trois jours", a-t-il posé, ajoutant:

"On voit une progression foudroyante notamment au Royaume-Uni".

"Le point d'interrogation, c'est la part de cas graves nécessitant une hospitalisation. On regarde très attentivement ce qu'il se passe dans les autres pays", a-t-il poursuivi. "Et la bonne nouvelle, c'est que le rappel de vaccination est efficace face au variant Omicron", a-t-il achevé sur ce point.

Il s'appuie ici sur la diffusion auprès du grand public lundi d'une étude pilotée par l'Institut Pasteur prouvant non seulement la contagiosité du variant Omicron, mais aussi sa bonne résistance aux vaccins, cinq mois après la piqûre. L'enquête, heureusement, a également établi que la dose de rappel permettait de juguler la menace en renouvelant massivement les anticorps dans l'organisme.

"On va franchir aujourd'hui la barre des 20 millions de Français ayant reçu leur dose de rappel avec quatre jours d'avance sur l'objectif fixé", s'est d'ailleurs félicité le porte-parole.

Des secousses sanitaires à prévoir

Mais le danger est bien réel. "On entre dans une période de fortes turbulences avec Omicron", a souligné Gabriel Attal qui a opéré un nouveau crochet par le Royaume-Uni où il a pointé "un déluge de contaminations". Plus de 6000 personnes y ont été admises à l'hôpital au cours de la semaine ayant coulé du 7 au 14 décembre, d'après cette statistique officielle.

Lundi, en France, on recensait déjà 3000 personnes alitées dans les services de soins critiques. Et les choses pourraient empirer à l'issue des fêtes.

"Une modélisation de l'Institut Pasteur anticipe qu'on pourrait attendre 4000 patients en réanimation à la fin de l'année", a mis en exergue Gabriel Attal.

Une donnée, encore présumée, qui renforce la crainte de turbulences à venir. "C'est beaucoup, je rappelle que notre hôpital est sous tension, avec une épidémie de grippe qui démarre, de bronchiolite, des hospitalisations saisonnières", a noté le membre du gouvernement qui a lancé:

"Il faut tout faire pour protéger notre hôpital".

L'option reconfinement n'est pas retenue à ce stade

Tout faire, vraiment? Reconfinement, compris? "Je n'exclus rien par principe mais ce que je sais c'est que quand on fait des efforts, qu'on est responsable ça paie", a semblé écarter Gabriel Attal. Pourtant, certains pays franchissent déjà le pas tant redouté, comme les Pays-Bas.

"Souvent, ce sont des pays qui n'ont pas la couverture vaccinale dont on dispose dans notre pays", a avancé Gabriel Attal. D'après les éléments compilés par le site de suivi du Covid-19 Our World In Data, 74,65% des Néerlandais présentaient un schéma vaccinal complet le 12 décembre au soir. Le porte-parole de l'exécutif a encore fait valoir:

"Nous avons pris des mesures très tôt: le pass sanitaire dès cet été, ça nous a permis d'avoir 10 à 15 millions de vaccinés en plus, des mesures à nos frontières pour retarder au maximum l'arrivée d'Omicron sur notre sol le temps de vacciner avec les doses de rappel le plus de Français possible".

"Si on constate une reprise très forte de l'épidémie liée à Omicron et un risque, évidemment, on pourra aller au-delà", a-t-il prévenu. En ce qui concerne les retrouvailles et les célébrations qui accompagneront les festivités de Noël et de la Saint-Sylvestre, il s'est contenté de marteler la nécessité de "réduire les contacts au maximum". 

Pour le Nouvel An, les grands rassemblements spontanés et la vente d'alcool sur la voie publique sont d'ores et déjà interdits.

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV